Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Crash du Rio-paris : un procès pour la vérité
La catastrophe pouvait-elle être évitée ? Airbus et Air France sont jugées à partir d’aujourd’hui pour le crash du Rio-paris, en 2009. Le père de Clara Amado, la victime varoise, se confie.
Le procès des sociétés Airbus et Air France s’ouvre aujourd’hui à Paris. Les deux fleurons de l’aéronautique sont poursuivis pour « homicides involontaires » après le crash, le 1er juin 2009, d’un avion de ligne assurant la liaison Rio-paris. 216 passagers et 12 membres d’équipage sont morts dans la dislocation de l’appareil au contact de l’océan Atlantique, quelque part entre l’amérique du Sud et le continent africain. L’accident le plus meurtrier de l’histoire de la compagnie aérienne mondialement reconnue. Parmi toutes ces victimes : Clara Amado, 31 ans. Cette Varoise, hôtesse de l’air, avait ouvert une boutique au Lavandou en vue d’une reconversion. « Elle avait la vie devant elle...», ressasse son père.
Equipement défaillant
Les entreprises mises en examen sont soupçonnées d’avoir causé la mort des passagers (32 nationalités différentes) et de l’équipage du vol « AF447 », en négligeant des problèmes techniques dont elles avaient connaissance.
La nuit du drame, l’airbus A330 traversait une zone de turbulences quand ses sondes de mesure de vitesse sont tombées en panne, obstruées par des cristaux de glace. C’est le point de départ d’un enchaînement qui a conduit à la catastrophe aérienne. Airbus est accusée d’avoir sous-estimé les risques induits par les défaillances de ces sondes Pitot, déjà observées et signalées précédemment. Il est reproché à Air France de n’avoir pas informé et formé convenablement ses pilotes.
Chaîne de responsabilités
Tout au long de la procédure, Airbus et Air France se sont défendus d’avoir enfreint la moindre règle, et avaient même bénéficié d’un non-lieu de la part des juges d’instruction, après qu’une contre-expertise a mis l’accent sur la responsabilité des pilotes. La chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris était néanmoins revenue sur cette décision en renvoyant les deux entreprises devant le tribunal correctionnel. En tant que « personnes morales », elles encourent chacune une amende d’au maximum 225 000 €. Le procès qui s’ouvre ce lundi promet d’âpres débats autour des expertises et des circonstances dans lesquelles s’est nouée la catastrophe. Un drame évitable ? L’audience doit se tenir jusqu’au 8 décembre.