Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

« Je ne savais pas où était ma fille »

-

Carlos Amado s’exprime avec une réserve et une pudeur qui l’empêchent de trahir son émotion. « Clara, c’était quelqu’un de bien, qui avait travaillé sérieuseme­nt chez Air France pendant 10 ans. Elle avait ouvert une petite boutique au Lavandou. Elle était bien, elle avait la vie devant elle. Je ne veux pas rentrer dans tout ça» , abrège-t-il, dans un français marqué par des origines espagnoles. « Je n’attends rien du procès, je fais confiance à la justice. Pour moi, il n’y a rien de nouveau. Tout a été dit, j’ai lu tous les dossiers, les rapports d’expertise. Il y a assez d’éléments pour déterminer les responsabi­lités, mon sentiment reste le même. Il s’est passé 13 ans pour en arriver là. Je ne suis pas avocat, ce n’est pas à moi de dire si c’est normal. Je ne suis que le père de Clara. »

« Le téléphone a sonné et... » Carlos Amado, 77 ans, a longtemps vendu des bijoux sur le marché estival du port d’hyères. Il s’est réfugié, avec ses poignets bardés de bracelets, en Occitanie, où il fait «delamusiqu­e » Le crash, la disparitio­n de Clara, «Çaa changé ma vie. C’est vraiment très dur. Ça a pris des années pour essayer de m’en sortir. On n’en sort jamais, mais il faut bien vivre... Je venais de rentrer de Bangkok, j’ai allumé la télé, ils parlaient de l’accident. Ensuite mon fils m’a appelé : “Elle est où Clara ?” Je ne savais pas où elle était exactement parce qu’elle aussi voyageait. Lorsque le téléphone a encore sonné, je savais. Mais je ne veux plus parler de tout ça. »

Carlos devrait se rendre à Paris pour témoigner mais il n’est pas sûr d’y aller.

 ?? (Photo F. M.) ?? Carlos Amado, père de la victime.
(Photo F. M.) Carlos Amado, père de la victime.

Newspapers in French

Newspapers from France