Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
De bout... en boue !
J’ai surfé sur la forme du moment, j’ai poussé ma prépa jusqu’au Roc et ça l’a fait, a-t-il observé. Il y a deux semaines, j’ai gagné une coupe de France à Levens, j’ai tenu sur ce niveau de forme. Aujourd’hui, je sentais que j’en avais encore. »
« Je n’ai rien lâché »
Le champion du monde 2020 a préparé ce Roc très au sérieux, comme une Coupe du monde. Il a reconnu le parcours jeudi, sous le soleil.
Hier, il a tenté de se faire discret dans le peloton en début de course, avant de mettre une « pile » dans la Flûte, une montée sèche de Roquebrune qui ouvre sur le sentier du mimosa, derrière la Bergerie. Personne ne l’a revu par la suite, son dauphin Hugo Dréchou (Scott Creuse Oxygène) pointant à plus de trois minutes.
« J’ai pris les devants et j’ai mis un gros coup pour voir comment ça allait réagir derrière, a-t-il raconté. J’avais beaucoup de monde dans les roues, donc j’ai vraiment accéléré, j’ai rapidement pris 15 secondes et, derrière, je n’ai rien lâché, j’ai couru à fond. Ce n’était pas si glissant que ça, on a roulé sur pas mal de parties sablonneuses et il y avait du grip. Je me suis bien amusé. »
Un rêve de gosse
L’auvergnat finit comme une fusée. Ralenti par la Covid en début d’année, Sarrou a trouvé la bonne carburation cet été, après un changement d’entraîneur. Il a pris la 6e place des Mondiaux aux Gets (Haute-savoie), avant de monter sur le podium de l’ultime manche de Coupe du monde à Val di sole (3e) début septembre.
De belles promesses dans la perspective d’une saison 2023 pré-olympique. « Le Roc, c’était ma première course en pupilles quand j’avais 8 ans, je n’ai loupé qu’une seule édition. C’est une fête, il n’y a pas que la course. Il y a aussi des supers moments de partages lors de séances de dédicaces avec les fans, donc c’est vraiment des week-ends sympas à vivre. Les Coupes du monde, c’est différent. Terminer comme ça sur ce format, c’est vraiment cool. »
Moins de 24h après sa victoire sur les championnats du monde de Gravel, Pauline Ferrand-prévot a remporté hier son second Roc d’azur.
Elle n’était pas franchement mécontente de son masque d’argile, hier matin Pauline Ferrand-prévot. Et pour tout dire, plutôt heureuse d’arriver sur la Base nature le visage recouvert de gadoue. « Au moins, comme ça, on ne voit pas trop que j’ai les traits tirés », s’amusait ‘‘Pfp’’sur la ligne d’arrivée de ce Roc d’azur, la trombine mouchetée de boue donc, mais aussi les yeux cernés. Les stigmates de deux heures d’efforts bien sûr, mais surtout l’empreinte d’un week-end complètement fou, auquel même les plus grands bringueurs de la place tropézienne n’auraient sûrement pas résisté. Des fêtards qui n’étaient d’ailleurs sans doute pas encore couchés hier matin, quand Ferrand-prévot en finissait avec sa nuit. Sur les coups de 5h30, après seulement trois petites heures de sommeil...
« Un petit périple »
Rentrée de Vicenza auréolée d’un nouveau titre de championne du monde (le 4e de sa saison, et le 13e de sa carrière) conquis samedi après-midi en Italie, la pilote licenciée à Fréjus racontait avoir mis une bonne demiheure pour trouver le sommeil, après 140 kilomètres avalés sur la selle de son Gravel (un mix de VTT et de vélo de route) et six cents autres parcourus en voiture, pour rallier Fréjus au beau milieu de la nuit. « Un petit périple, racontait hier PFP. Mais mes parents ont conduit et mon mécano a pris l’autre voiture. Et puis je n’avais pas pu courir ici avec mon maillot de championne du monde
Pauline Ferrand-prévot a signé une drôle de perf !
en 2019 parce que je m’étais cassé le nez (sur l’épreuve pré olympique), donc là, j’avais vraiment envie de le faire. Pouvoir rouler sur mes chemins d’entraînement, devant mon public, c’était vraiment cool. J’ai d’ailleurs entendu mon nom plein de fois. »
Maillot de championne du monde sur les épaules, PFP a vite fait preuve d’autorité sur ce Roc d’azur. Et avec déjà cinq minutes d’avance dans l’alpe d’huez varois, la Rémoise n’avait plus qu’à gérer son effort sur la vingtaine de kilomètres restants pour lever une deuxième fois les bras sur la Base nature, cinq après son premier succès sur le Roc d’azur. Ferrand-prévot en était quitte pour une bonne douche. Et tant pis pour ce masque d’argile auquel elle tenait tant.