Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
La fiesta pour le bac dégénère dans une villa niçoise : 3 ans de prison
La bande d’une quarantaine de lycéens avait prévu de festoyer pour arroser le bac. Alors, banco.
Le 25 août, les ex-lycéens et futurs étudiants se retrouvent pour une fête dans une villa de Nice Ouest, au domicile de la grand-mère de l’un d’entre eux. Musique, boisson, danse et éclats de rire : tout se déroule pour le mieux jusqu’à 2 h du matin. C’est alors qu’une altercation éclate.
Un jeune homme de 18 ans s’interpose. Le bachelier n’a même pas eu le temps de boire un verre. Arrivé tardivement ce soir-là, il a juste vu le début de bagarre à mains nues. En bon samaritain, il a voulu se placer entre les belligérants pour prendre la défense d’un ami. Mauvaise idée, hélas. Sans crier gare, il reçoit un violent coup de couteau au foie. L’auteur, David Amza, même âge que la victime, était en vacances sur la Côte. Droit, impassible, il comparaissait hier devant le tribunal correctionnel de Nice, présidé par Christian Legay. Ce soir-là, il a pris la fuite vers le bd de la Madeleine, laissant sa victime se vider de son sang. Puis il s’enfuira en Belgique, où il réside, avant de se remettre aux autorités quelques jours plus tard. Pourquoi l’a-t-il poignardé ? « J’ai pris plusieurs coups au visage, prétend David Amza. Il m’a attrapé, j’ai essayé de le repousser, c’était un accident. »
Une reconnaissance des faits du bout des lèvres. L’arme ? Il prétend l’avoir trouvée sur une table de la fête. « Ce n’est pas vraiment ce genre de couteaux qu’on trouve dans ces soirées-là », s’étonne le président.
Et de montrer une photo : on y voit un couteau à pompe, qui se déplie d’un coup grâce à un ressort. Problème : même si son casier judiciaire est vierge, le jeune homme a été poursuivi dans une affaire lorsqu’il était mineur. Une arme blanche était déjà de la partie. David Amza n’était pas vraiment de la liste des convives ce soir-là. Il s’est invité par l’intermédiaire du copain d’un copain. Le président suspecte qu’il ait débarqué avec une petite bande. Celle-là même qui l’a « exfiltré » en scooter dans le mouvement de panique général post-agression.
La lame a traversé le foie
Le jeune homme blessé, lui, a été emporté par le Samu. La lame a traversé le foie, passant juste à côté de l’aorte. « Ces quelques centimètres qui séparent la lame de l’aorte vous séparent de quelques mètres de la cour d’assises », a lancé le procureur, Jean-philippe Navarre, dans son réquisitoire. La victime est passée à deux doigts de la mort. Pour des faits d’une « exceptionnelle gravité », il a requis 3 ans de prison, avec maintien en détention et interdiction du territoire français.
L’avocate de la partie civile avait rappelé peu avant le traumatisme du jeune lycéen poignardé, et celui de ses parents, choqués que le prévenu l’ait laissé pour mort sans se préoccuper de son état. « Ce n’est pas vrai, a démenti l’avocat de David Amza, Me Nourdine El Attachi. Il s’est toujours préoccupé du sort de la victime dans l’enquête. »
Il rappelle que son client reconnaît les faits et réclame une peine mixte. Le tribunal a finalement suivi les réquisitions, condamnant le prévenu à 3 ans ferme, avec maintien en détention et à 5 ans d’interdiction du territoire français. Il devra indemniser la victime.