Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

« Une économie qu’on ne mesure pas »

Olivier Bettati, chef de la « mission port »

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Pourquoi ce choix de privil égier l’industrie du luxe au port ?

Il y a une vraie demande qui va générer des revenus et ce dynamisme retrouvé va payer pour la totalité des aménagemen­ts. J’ai bâti un business plan dans lequel la nouvelle société portuaire – dans laquelle seront associées la Région, la Chambre de commerce et la Métropole – va faire des emprunts qui seront remboursés par la location des places au port. À la suite de la concertati­on publique, nous nous sommes rendu compte que les capitaines de yachts tout comme les habitants veulent la même chose : un beau lieu, de la sécurité et de l’animation mais sans bordel jour et nuit ! On vise des bateaux comme le Ponant ou des bateaux Club Med qui aujourd’hui partent de Nice mais demain pourraient y passer quelques jours pour que cette clientèle extrêmemen­t qualitativ­e dépense ici.

Concrèteme­nt cela va s’organiser comment ?

On va en urgence lancer l’électrific­ation de tous les quais pour que les bateaux se branchent, plutôt que de laisser tourner leurs moteurs. Il n’y aura donc plus de fumée. Le quai Infernet sera agrémenté d’un jardin, d’un musée et exclusivem­ent réservé aux croisières de luxe. D’ailleurs, pour les travaux nous allons faire en sorte qu’ils soient faits depuis la mer. Ça veut dire pas de camions sur les routes, dans le quartier et des grues sur le quai pour décharger les matériaux.

C’est donc la fin des grands bateaux à Nice ?

Il y a trois business principaux dans ce port : Corsica Ferries, le transport du béton et les petits bateaux et yachts. Pour l’instant, on va garder les trois mais ça va évoluer.

Et cela va profiter au port ?

Quand un yacht loue sa place, ça rapporte de l’argent. Mais en plus, il y a constammen­t des besoins en mécanique, en nettoyage, en ravitaille­ment, en peinture... C’est une économie qu’on ne mesure pas forcément.

Est-ce que ça ne va pas tuer le côté populaire du quartier ?

C’est une vision tronquée des choses. Quand ces bateaux-là font leurs courses ils regardent juste autour, ça, c’est le localisme intelligen­t. La vie populaire, elle ne vit que parce qu’il y a une clientèle. Il n’y a rien de plus facile que d’opposer les riches aux autres. Et ceux qui essayent de le faire : ils ont soit tort ou ils sont de mauvaise foi et je suis prêt à leur expliquer.

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