Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Mort d’alisha : deux ados condamnés en appel à 13 et 10 ans de prison
Le vol AF447 reliant Rio de Janeiro à Paris s’est abîmé dans l’atlantique le 1er juin 2009, quelques heures après son décollage, entraînant la mort de 228 personnes, 216 passagers et 12 membres d’équipage. Il s’agit de la catastrophe la plus meurtrière de l’histoire d’air France.
Treize ans après le crash, le procès pour homicides involontaires du constructeur européen et de la compagnie française, qui encourent chacun 225 000 euros d’amende, s’est ouvert hier en début d’après-midi pour deux mois devant le tribunal correctionnel de Paris.
«Honteàvous!»
Après avoir détaillé les infractions reprochées, les trois juges ont lu le nom de chaque victime dans la vaste salle d’audience silencieuse, emplie de proches de victimes, experts et représentants des entreprises. La présidente Sylvie Daunis a listé les parties civiles et les témoins avant de résumer les grandes lignes du dossier. Elle a ensuite donné la parole à la directrice générale d’air France, Anne Rigail. «Je me tiens devant vous pour exprimer, au nom d’air France, notre plus profonde compassion aux proches des victimes », a notamment déclaré la responsable. Cet accident « marque à jamais l’histoire collective de notre entreprise. C’est un drame sans équivalent et sans précédent », a poursuivi Anne Rigail, qui a assuré que la compagnie allait « continuer à collaborer » avec la justice mais maintenu « qu’elle n’a pas commis de faute pénale à l’origine de l’accident », suscitant une exclamation sur les bancs des parties civiles. À son tour, le président exécutif d’airbus s’est levé. « J’ai tenu à être présent ici aujourd’hui d’abord pour témoigner de mon profond respect, de ma profonde considération pour les familles et les proches des victimes », a commencé Guillaume Faury. « Enfin et trop tard ! », s’est exclamée la présidente de l’association Entraide et Solidarité AF447, Danièle Lamy, assise dans la salle. « Ça fait treize ans qu’on attend ce moment-là, c’est une honte monsieur, honte à vous ! » a lancé le vice-président de cette association, Philippe Linguet.
« Manque d’empathie »
Guillaume Faury a indiqué que l’entreprise avait mis en place une «organisation » et une « gouvernance » afin d’« être le plus proche possible du zéro accident », assurant que la «sécurité était (sa) priorité ». « Nous pensons sincèrement que ces griefs ne sont pas justifiés », a-t-il aussi déclaré. En sortant de l’audience, Philippe Linguet a expliqué avoir «explosé » face au « manque d’empathie » du responsable d’airbus, affirmant que cela faisait « treize ans » que l’entreprise « méprisait » les victimes. « Il a parlé de chiffres, mais c’est pas ce qu’on lui demande. Ce qu’on lui demande, c’est nos 228 passagers (et membres d’équipage, Ndlr) qui aujourd’hui sont disparus ». Le procès reprendra aujourd’hui à partir de 13 h 30.
La cour d’appel des Yvelines a condamné hier un garçon de 17 ans à treize ans de prison pour assassinat, et une fille de 16 ans à dix ans de prison pour le meurtre d’alisha, une collégienne de 14 ans frappée puis jetée dans la Seine à Argenteuil en 2021.