À quoi ressemblera l’habitat intelligent de demain ?

Jean-baptiste Griesmar, Benoit Couraud, Célia-chandrika Gal et Denis Carreaux en débat lors du Village de l’immobilier et de l’habitat, vendredi soir à Nice.

Allons-nous vraiment vers des logements plus vertueux ? C’est autour de cette question que se sont retrouvés nos partenaires vendredi dernier à l’occasion de la 2e édition du Smart Hub City imaginé avec le Département des Alpes-maritimes lors du Village immobilier et de l’habitat, place Masséna à Nice.

Urgence climatique, vieillissement de la population, notre société doit faire face à de nouveaux défis. « Parallèlement, on assiste à une évolution des modes de vie avec l’explosion du télétravail ou de la livraison à domicile, des éléments qu’il faut intégrer dans la manière de concevoir les logements et les bureaux, tout en profitant des possibilités offertes par les nouvelles technologies », rappelle en préambule Denis Carreaux, directeur des rédactions du Groupe Nice-matin. Pour L’IMREDD comme pour

(1) l’ensemble de nos partenaires, l’habitat ne peut plus être considéré comme un simple lieu d’habitation, il doit être réinventé de manière durable. Pour cela, l’institut de recherche travaille sur trois axes d’amélioration : « optimiser la qualité de l’air, permettre aux seniors de bien

vieillir dans leur domicile, et adapter notre consommation énergétique à l’aide d’outils intelligents et connectés que nous expérimentons dans notre Smart Home », explique Benoit Couraud, Ingénieur Smart Home et Énergie à L’IMREDD.

Densification des villes

Le modèle d’après-guerre qui consistait à construire à la périphérie des villes est désormais derrière nous. Une nouvelle question se pose, celle du vivre ensemble. « Le législateur a commencé depuis les années 2000 avec la loi SRU et la loi Alur à privilégier la reconstruction de la ville sur elle-même, explique Jeanbaptiste Griesmar, architecte DPLG membre du Club de l’immobilier. Cela passe par la rénovation et la surévaluation de l’habitat. La volonté politique va dans ce sens et c’est une bonne chose. »Une volonté qu’illustre bien la gestion des bâtiments publics dans les Alpes-maritimes « Le Département a 1 200 000 mètres carrés de surface de bâtiment à gérer, explique Célia-chandrika Gal, cheffe du service études et travaux. Nous avons une politique Smart Deal et Green Deal qui nous impose d’être exemplaires. Nos bâtiments sont connectés, écoresponsables, mais également modulables avec des cloisons et des équipements techniques flexibles. »

Sobriété et rénovation énergétique

Qu’est-ce qui consomme le plus d’énergie dans une maison ? L’eau chaude et le chauffage. Les partenaires rappellent tour à tour l’importance d’entamer une grande rénovation énergétique des logements anciens pour les rendre plus économes. « Il faut installer de nouveaux systèmes de chauffage comme des pompes à chaleur ou des chaudières à biogaz (décarboné en 2050), mais aussi mettre en place une gestion intelligente de l’énergie dans les bâtiments pour que la consommation électrique n’impacte pas trop le réseau », expose Benoit Couraud. Jeanbaptiste Griesmar se bat, lui aussi, pour une sobriété énergétique : « Le bon sens et le simple fait de bien concevoir un bâtiment étanche à l’air nous permettent de baisser notre consommation. Avec la nouvelle réglementation énergétique 2020, on nous impose de mieux construire. Alors oui, cela coûte plus cher, mais c’est pour la bonne cause ! »

Un coût conséquent, mais nécessaire

Le coût justement, c’est ce qui fait réagir les autres partenaires invités. « Il faut rappeler que le foncier devient très rare. La réhabilitation reste un marché de niche avec des prix de vente encore plus chers que dans le neuf. Dans un contexte où nos clients ont déjà du mal à se loger comment leur parler de rénovation énergétique ? » s’interroge Stéphane Verhulst du Groupe Gambetta. Thomas Gheerbrant de

MLS abonde :

« Les consommateurs sont réticents à la rénovation, il faut davantage les impliquer. Cela pourrait passer par un ajustement de la taxe foncière ou la mise en place de prêts de rénovation ! »Un travail de pédagogie que souhaite également Cyril Piazza, maire de Peille et président de la communauté de communes du pays des Paillons : « Vos clients sont nos administrés, il faut leur dire que le fait de ne pas investir leur coûtera sur le long terme beaucoup plus cher ! »

« Les logements connectés existent déjà, chez Uniti, nous avons dans nos habitats destinés aux seniors des appareils de détection de chute par exemple ! », ajoute Daniel Mocquillon de Uniti Habitat. La nécessité d’être plus vertueux est l’affaire de tous, pas pour nous, mais pour nos enfants et nos petits-enfants, sur cela tout le monde tombe d’accord. 1. IMREDD : Institut méditerranéen du risque de l’environnement et du développement durable.

(Photos Sébastien Botella)