Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Viti fait, bien fait
A 20 ans, le défenseur central italien fait partie des bonnes surprises du début de saison niçois.
Lors de sa présentation officielle, en juillet dernier, Mattia Viti avait fait part de sa fierté de marcher sur les traces de Mario Balotelli sous le maillot niçois. Il ne s’imaginait alors pas lever les bras aussi rapidement pour fêter un but d’attaquant, une tête au premier poteau, contre Troyes, que n’aurait pas renié l’actuel buteur de Sion, avec qui il partage la même nationalité et pas grand-chose d’autre. Arrivé en provenance d’empoli pour 10 millions d’euros, l’international Espoirs italien est beaucoup moins fantasque que son compatriote, ce qui n’est pas pour déplaire à Lucien Favre, le grand artisan de sa venue à Nice lors du dernier mercato. Lors de sa pause de plusieurs mois qui a fait suite à son licenciement du Borussia Dortmund, le technicien suisse a regardé beaucoup de matchs et ciblé ce jeune défenseur né en 2000 évoluant sous le maillot d’empoli, dont il a défendu les couleurs une vingtaine de fois, seulement, chez les professionnels. Cet été, au moment de choisir un central, il n’a parlé que de Viti, n’a voulu que lui, écartant tous les autres profils présentés par le club et de multiples intermédiaires. « Pour le moment, on le suit de loin mais il fait partie des jeunes talents du football italien, pose Alessandro Grandesso, journaliste à la Gazzetta Dello Sport, basé en France. Son départ à Nice a fait débat en Italie car il aurait pu rejoindre un club intermédiaire comme la Fiorentina, la Roma ou Naples avant de partir à l’étranger. »
Les louanges de Dante
Présent dans une liste élargie de la Squadra Azzurra l’été dernier, Viti est suivi de près par Roberto Mancini et son staff, qui n’ont rien manqué de ses bonnes prestations à gauche d’une défense à trois contre Lille, Paris ou Troyes. Après la victoire contre Troyes, Dante, de seize ans son aîné, a dressé un portrait élogieux de celui qui devrait être amené à prendre sa succession. « Mattia, c’est un garçon qui mérite de jouer, qui travaille, qui est tout le temps à l’écoute, pose le capitaine niçois. Ila de grandes qualités en tant que joueur mais aussi en tant qu’homme. J’espère pouvoir l’aider à grandir et à mûrir pour qu’il devienne un top joueur. »
Viti est encore très loin du compte mais il semble animé par l’envie constante d’apprendre. En cinq matchs de Ligue 1, le gaucher n’a jamais été en panique, même au Parc des Princes, où il a géré la pression inhérente à un tel rendez-vous avec une facilité déconcertante. Dimanche, face à Troyes, il a débloqué la rencontre et eu la force de lancer l’action du troisième but après une magnifique percée sur le côté gauche. Fred Gioria, l’adjoint de Favre, ne le connaissait pas avant sa venue. Depuis, il est tombé sous le charme du natif de Borgo San Dalmazzo, en Toscane, qui fait l’unanimité par son comportement exemplaire au club. « Le plus impressionnant, c’est sa fiabilité à son âge, décrit l’ancien capitaine des Aiglons, qui a vu de nombreux jeunes se brûler les ailes ces dernières années. Quand tu fais appel à lui, il répond présent, comme s’il était là depuis plusieurs saisons. Il doit encore faire des progrès dans le un contre un, dans le jeu long. Il observe, écoute et bosse. Ce petit est structuré. Il ne va faire que progresser. »