Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

Comme on se retrouve

Un an après l’issue brutale de leur premier duel, Marvin Klein et Dorian Boccolacci ,les « frères ennemis de la Côte », se retrouvent face à face, titre en jeu, à domicile ! Mots croisés.

- PROPOS RECUEILLIS PAR GIL LÉON

On prend les mêmes et on recommence. Ou pas... Comme en 2021, la Porsche Carrera Cup France a accouché d’un duel 100 % sudiste. Reste à savoir qui de Marvin Klein, le tenant du titre, ou de Dorian Boccolacci, le challenger revanchard, raflera la mise. L’an dernier, leur bras de fer s’était achevé dans un bac à gravier du circuit de Portimao. Ce week-end, au Paul Ricard, Klein l’enfant de Saint-maximin (23 ans) abordera l’ultime round avec 14 petits points de marge sur « Bocco » le natif de Cannes licencié à L’ASA Grasse (24 ans). Interview puissance 2. À l’aube de cette saison, vous imaginiez vivre un remake du duel de 2021 ou envisagiez­vous plutôt un scénario différent avec d’autres rivaux ?

Marvin Klein : Difficile de prévoir quoi que ce soit. Chaque année, la Carrera Cup France réunit d’excellents pilotes, débutants ou redoublant­s. Au moment de redémarrer, à vrai dire, il y avait une seule certitude dans ma tête : bien qu’étant le champion en titre, je savais que je n’allais pas survoler la saison. Je ne songeais pas un instant gagner toutes les courses et coiffer une seconde couronne avant terme.

Non, pas du tout. J’étais bien conscient du niveau de la concurrenc­e. Concentré sur moimême avec l’envie d’enfoncer le clou.

Dorian

Boccolacci : Franchemen­t, au départ, je pensais, que

Bastian Buus (le pilote danois, 4e de la Porsche Supercup 2022... et de la Cup France avant cette finale varoise, ndlr) et Alessandro Ghiretti (son coéquipier au sein du team Martinet by Almeras, actuelleme­nt 3e) seraient dans le match jusqu’au bout.

Mais Bastian a manqué l’étape de Zandvoort. Et puis, de toute façon, Marvin et moi, nous sommes repartis sur les mêmes bases. On se partage les victoires. De quoi entretenir une saine émulation, hausser le niveau toujours plus.

Quel regard portez-vous sur votre parcours jusqu’à présent ? M. K. : En Cup France, je réussis un début de saison vraiment très solide. Le coup d’arrêt à Zandvoort, où je m’accroche avec un gars qui ne marque pas de points (l’italien Simone Iaquinta, engagé hors championna­t aux Pays-bas) lors de la course 1 coûte cher. À cause de cette erreur, je perds les 20 points de la 2e place qui m’auraient permis d’aborder la finale avec une avance bien plus importante. Côté Supercup, j’enchaîne deux fautes à Imola et au Red Bull Ring. Dommage... À partir du Castellet, on joue le podium à chaque étape. Je gagne la manche de Zandvoort. Avec une telle cadence dès le début, sûr qu’il y avait moyen de finir dans le top 3 au lieu de sixième. Quatrième, au pire.

D. B. : En France, ça commence assez mal à Nogaro où je perds gros d’entrée (sortie de piste éliminatoi­re en course 2). Mais on rectifie le tir de belle manière dès le virage suivant (2 victoires à Spa-francorcha­mps). Pour l’instant, je suis assez satisfait. Et j’espère l’être complèteme­nt à la fin du week-end... Le bilan de la Supercup s’avère plus contrasté, en revanche. Le point positif : je confirme à Monaco. Deuxième podium consécutif (3e en 2021, 2e cette année). Après, on perd le fil trop souvent. Bref, on n’a pas réussi à convertir notre potentiel en résultat. Pas suffisamme­nt.

Dans quel(s) domaine(s) estimez-vous avoir progressé en 2022 ?

M. K. : Je pense avoir encore amélioré le dialogue technique avec l’écurie CLRT. Mon retour d’informatio­n a permis de peaufiner certains détails, clairement. Après quatre saisons, tout n’est pas parfait. Nul doute que je peux optimiser certains paramètres. La régularité, en premier lieu. D. B. : Lors de cette deuxième campagne, j’ai pigé certains petits trucs propres à la Porsche Cup. Dans le ressenti, l’analyse, le feedback. Cela aide quand on a du temps pour affûter la voiture en amont du meeting, comme en Cup France. La Supercup se déroule, elle, en lever de rideau de la Formule 1. Timing très restreint donc tâche plus difficile car il faut tout de suite mettre le doigt sur le réglage adéquat.

Il y a un an, à l’abord de la finale à Portimao, Dorian tenait les rênes de classement et Marvin le rôle du chasseur. Là, c’est l’inverse.

Quelle position préférez-vous ? M. K. : Peu importe. Cette nouvelle échéance décisive, je l’aborde dans le même état d’esprit que la précédente. Figurer en tête aujourd’hui ne change rien à mon approche. Autre circuit, même objectif : au Castellet, je veux décrocher les deux pole positions et gagner les

deux courses. Faire carton plein. D. B. : Mener la danse, c’est toujours mieux, a priori. Là, si je compte 14 longueurs de retard, on surfe sur une dynamique positive. Depuis Zandvoort, l’écart a fondu. À tel point que je suis maître de mon destin. L’enchaîneme­nt de deux pole positions et deux victoires au Paul Ricard m’offrirait le titre. Par conséquent, je ne vise rien d’autre que le week-end parfait.

Un gros challenge car jamais je n’ai réussi pareil score, ni en 2021, ni cette année.

Si l’on vous dit que les essais qualificat­ifs programmés samedi matin constituer­ont le moment clé du week-end et donc de la saison... D’accord ou non ?

M. K. : Bien sûr que les qualificat­ions pèseront lourd dans la balance. Elles seront très importante­s. Déterminan­tes ? Je ne sais pas. Il y aura ensuite deux courses à enchaîner.

Des gros points à décrocher. Au Castellet comme ailleurs, il peut se passer des tas de choses. Pour le poleman, mieux vaut éviter de se reposer sur ses lauriers.

D. B. : La qualif’, elle donnera la tendance. Un avantage à l’un ou à l’autre, OK. Au Castellet, c’est important de partir devant. Comme on ne bénéficie pas d’un énorme phénomène d’aspiration, chaque tentative de dépassemen­t comprend une prise de risque. Mais rien ne sera joué avant le départ de la course 1. Samedi et dimanche, il peut y avoir quelques surprises, bonnes ou moins bonnes. En sport mécanique, on n’est à l’abri de rien. Alors pour connaître le dénouement, rendez-vous dimanche sur la ligne d’arrivée !

L’an dernier, justement, après votre accrochage dans le premier tour, personne n’avait vu l’arrivée de l’ultime course. Cette conclusion brutale pourrait-elle se reproduire ?

M. K. : J’espère que non ! Il y a un an, bien que titré, j’étais déçu de ne pas franchir la ligne. Aujourd’hui, je n’imagine pas un instant revivre ce genre de dénouement. Je pilote pour gagner, pas pour froisser de la tôle. Une finale à domicile, il faut la réussir de A à Z, l’achever en beauté. Pas le choix.

D. B. : Tant qu’à faire, je préférerai­s éviter ce cas de figure. Mais on ne peut pas l’exclure. Le mieux, ce serait de partir devant et de rester hors de portée. Facile à dire... À moi de jouer !

‘‘

Être en tête ne change rien à mon approche. Au Castellet, je veux faire carton plein ! ”

MARVIN KLEIN

‘‘

Pour connaître le dénouement, rendez-vous dimanche sur la ligne d’arrivée ”

DORIAN BOCCOLACCI

 ?? (Photo Porsche) ?? Marvin Klein.
(Photo Porsche) Marvin Klein.
 ?? (Photo Dylan Meiffret) ?? Dorian Boccolacci.
(Photo Dylan Meiffret) Dorian Boccolacci.
 ?? ??
 ?? ??

Newspapers in French

Newspapers from France