Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

La mobilisati­on en soutien aux Iraniens ne faiblit pas

- A. T.

« Nous serons là autant qu’il le faut. Nous reviendron­s chaque semaine. L’enjeu est trop important, on ne peut pas rester silencieux », lance Melody Mafi, trentenair­e niçoise. Elle est née en France de parents iraniens mais est toujours restée très proche de l’iran où elle a encore de la famille et des amis. Sa mère Nadjmeh bat également le pavé à ses côtés tous les week-ends.

Hier, elles participai­ent à la chaîne humaine formée sur la promenade des Anglais et elles seront encore cet après-midi dès 16 h place Masséna à Nice pour un autre rassemblem­ent.

« Le pouvoir commet des atrocités »

« Le monde ne se rend pas compte de ce qu’il se passe là-bas, soufflent les deux femmes. Le pouvoir commet des atrocités, tue des étudiants, des manifestan­ts. On arrive à recevoir des nouvelles, mais seulement au compte-gouttes, car les moyens de communicat­ion fonctionne­nt très mal et sont régulièrem­ent coupés. Il n’y a pas de presse libre là-bas. Ce sont les Iraniens eux-mêmes qui prennent des risques énormes pour envoyer des photos et des vidéos prouvant toutes les horreurs qu’ils vivent. Chaque citoyen est un petit reporter. Pourtant, nous avons l’impression que les autres pays ne prennent pas la mesure de ce qui se déroule en Iran. C’est pourquoi nous voulons continuer à nous mobiliser. » Sara Tafazzoli se tient à leurs côtés. Elle aussi craint pour ses proches. « Mais ça ne m’empêchera pas de parler. Le monde doit savoir. J’ai la chance de vivre à Nice, d’être libre, je veux faire entendre ma voix. »

« Nous sommes main dans la main »

Et elle se met à scander, avec les 200 personnes rassemblée­s l’emblématiq­ue slogan « femme, vie, liberté » dans toutes les langues.

« Nous attendons que le Président

Macron prenne position fermement. Nous savons que les Français nous soutiennen­t, mais les dirigeants doivent se positionne­r clairement maintenant », assènent Melody et Nadjmeh tandis qu’elles brandissen­t une pancarte « Non au régime islamique en Iran ». « Nous formons une chaîne humaine parce que c’est un symbole puissant, explique Fahimeh Parsaee. C’est une manière de montrer que nous sommes solidaires à travers les pays et les continents avec nos familles restées en Iran. Nous sommes main dans la main, nous continuero­ns à lutter ensemble ! »

> Rassemblem­ent aujourd’hui à 16 h place Masséna à Nice. Les histoires de onze personnes tuées ces dernières semaines seront racontées.

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(Photo Dylan Meiffret) Près de 200 personnes ont formé une humaine sur la Prom’ de Nice. chaîne

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