Manifestation contre une retenue d’eau : 61 gendarmes blessés

De violents heurts ont éclaté hier dans la campagne des Deux-sèvres, à Sainte-soline, lors d’une manifestation de 3 000 à 4 000 opposants (en présence des écologistes Yannick Jadot et Sandrine Rousseau) à un chantier de « méga-bassine » pour l’irrigation agricole, à leurs yeux une forme d’« accaparement de l’eau » destiné à l’« agro-industrie ».

Des élus molestés

Selon le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, 61 gendarmes ont été blessés « dont 22 sérieusement ». Côté manifestants, une trentaine de personnes ont été blessées, dont dix prises en charge par les pompiers et trois hospitalisées. La préfète des Deux-sèvres, qui avait interdit toute manifestation, a fait état de tirs de mortiers, et de jets de cocktails Molotov et d’autres projectiles contre les forces de l’ordre.

Avec plusieurs hectares de champs à couvrir, les forces de l’ordre ont eu du mal à contenir la foule, dans laquelle des centaines de militants masqués ou cagoulés côtoyaient des familles et des retraités.

Des militants ont réussi à forcer des grilles protégeant le chantier et à y entrer, avant d’être repoussés par les forces de l’ordre. Des grenades lacrymogènes ont été lancées, et des élus arborant leur écharpe tricolore ont été molestés, notamment la députée écologiste de la Vienne.

Un campement installé

Après un face-à-face tendu d’environ une heure, les manifestants ont fait demi-tour vers un champ prêté par un paysan pour y installer un campement. En fin d’après-midi, les 1 500 gendarmes continuaient à encercler le chantier. « Le mouvement va continuer pour que [les engins de chantier] ne reviennent pas » ,aindiqué le collectif « Bassines Non Merci » (qui rassemble associations environnementales, organisations syndicales et groupes anticapitalistes), qui a affirmé vouloir se servir de son campement comme « base d’appui » pour « continuer à stopper le chantier ».

(Photo AFP) Une trentaine des 3 000 à 4 000 manifestants ont été blessés.