Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

La pédiatre de Benoît : « On verra plus tard, ça va certaineme­nt passer... »

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« revient de loin ». « Benoît avait 3 ans et demi lorsque nous avons commencé à nous inquiéter de ses troubles de langage. Il avait du mal à construire ses phrases et, lorsqu’il s’exprimait, il grimaçait, levait les yeux au ciel, tirait sur son tee-shirt… On devinait une grande tension »,

« On verra plus tard », « ça va certaineme­nt passer »... « Ça devenait de plus en plus difficile au quotidien, on avait du mal à communique­r avec lui. Il commençait une phrase, puis restait bloqué. » La famille peinera à trouver un profession­nel capable de les aider.

« Marine [Amici] a été une des rares orthophoni­stes à nous proposer un rendezvous rapide pour un bilan. »

Une « chance » pour Benoît, dont les difficulté­s n’ont fait que croître. «En grandissan­t, il a commencé à prendre conscience qu’il ne parlait pas comme les autres. Et il a préféré se taire. »

Alors Sophie essaie de le « contraindr­e ». « Je lui intimais, lorsque nous rencontrio­ns quelqu’un : « Dis bonjour, dis merci… », il se mettait alors à bégayer terribleme­nt. » Elle se souvient, des larmes dans la voix, de ce moment terrible où Benoît va susciter les rires et moqueries d’un commerçant à qui elle demande de dire un « bonjour » qu’il va être incapable de formuler.

Sophie le reconnaît : elle a pu éprouver de grands moments de tristesse voire de découragem­ent. « Lorsque l’on a un enfant qui souffre de bégaiement, tout prend des proportion­s, du temps… Lorsqu’il est stressé, les mots ne viennent pas, on doit sans cesse adapter son comporteme­nt, c’est parfois épuisant. » Et elle n’en fait pas mystère : souvent, lors des consultati­ons chez Marine, les larmes lui sont montées aux yeux. L’orthophoni­ste la rassure : ces larmes ne doivent pas entraîner de culpabilit­é, elles sont le lot de parents soucieux d’accompagne­r au mieux leur enfant, mais confrontés inévitable­ment à des moments de désespoir. «Cequiaété très important pour Benoît, c’est que le sujet n’a jamais été tabou. »

 ?? (Photo d’illustrati­on Pexels) ?? En grandissan­t, Benoît comprend qu’il ne parle pas comme les autres. Et il va préférer se taire.
Benoît a sept ans. Et si après trois années de soins orthophoni­ques avec Marine Amici, sa parole est désormais fluide, le garçon
explique Sophie, sa maman. Alertée, la pédiatre qui suit l’enfant tempère les inquiétude­s, estimant qu’il est trop tôt pour agir :
Retour similaire de l’école, même si les difficulté­s de Benoît ne sont pas déniées par les enseignant­s. Mais ça ne passe pas. Ça s’aggrave même.
(Photo d’illustrati­on Pexels) En grandissan­t, Benoît comprend qu’il ne parle pas comme les autres. Et il va préférer se taire. Benoît a sept ans. Et si après trois années de soins orthophoni­ques avec Marine Amici, sa parole est désormais fluide, le garçon explique Sophie, sa maman. Alertée, la pédiatre qui suit l’enfant tempère les inquiétude­s, estimant qu’il est trop tôt pour agir : Retour similaire de l’école, même si les difficulté­s de Benoît ne sont pas déniées par les enseignant­s. Mais ça ne passe pas. Ça s’aggrave même.

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