Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

Retour à la case prison pour l’évadé de Nice

- CHRISTOPHE PERRIN chperrin@nicematin.fr

Mardi, Sofiane Boukhit, 20 ans, jugé pour des violences sur un policier, avait sauté par-dessus la vitre du box du tribunal pour s’enfuir à toutes jambes et disparaîtr­e dans le Vieux Nice. Avec cette fuite spectacula­ire, le jeune homme, au casier judiciaire chargé, aggravait son cas. Il a décidé, après deux nuits de réflexion, de se rendre hier matin au commissari­at où il a été placé en garde à vue.

« Je n’ai pas réfléchi »

Jeudi après-midi, le jeune évadé retrouve le box des prévenus. Sous bonne garde cette fois. Deux policiers dans le box le surveillen­t comme le lait sur le feu. Contrairem­ent à mardi, un troisième policier est en faction dans la salle pour couper toute envie d’escapade. La vitre du box, elle, est toujours aussi basse et la police a suggéré aux autorités judiciaire­s qu’elle soit rehaussée.

Le tribunal tente de comprendre pourquoi ce jeune homme a pris une si mauvaise décision. « C’était confus dans ma tête. Avec l’adrénaline, la peur, je n’ai pas réfléchi, j’ai couru sans penser à ma sécurité et à celle des autres », admet le jeune homme en survêtemen­t, cheveux noués avec un catogan.

Après une nuit passée chez son père rue de la Santoline, un coup de fil passé à son avocat, il est revenu avec de meilleures intentions.

Outre les deux ans de prison prononcés contre lui mardi pour les violences (jugement dont il peut encore faire appel), plusieurs peines avec sursis planaient au-dessus de sa tête. Le procureur Christophe Tricoche a fait les comptes : « Avant même l’affaire qui nous occupe aujourd’hui, vous avez quatre ans de prison à exécuter... »

« Pulsion instinctiv­e »

Le magistrat tance le jeune prévenu : « Vous avez déjà six mentions à votre casier judiciaire et vous êtes sous le régime d’une mise à l’épreuve. Et vous allez comparaîtr­e en janvier pour un trafic de stupéfiant­s. »

Dix mois de prison sont demandés pour sanctionne­r l’évasion. Christophe Tricoche justifie sa fermeté : « La justice vous a, à plusieurs reprises tendu la main. Au moment d’assumer vos actes, vous fuyez. »

Sofiane Boukhit écoute tête basse. Son avocat, Me Garelli, évoque « un jeune en souffrance, fragile, qui passe sans cesse de l’ombre à la lumière. »

Capable, comme serveur, de donner satisfacti­on à ses employeurs puis de faire n’importe quoi à cause de ses addictions. « Sa fuite, mardi, est une pulsion instinctiv­e, pas un acte réfléchi, délibéré pour se soustraire à la justice », enchaîne l’avocat.

« Il a un potentiel. Il méritait la confiance de la justice.. Il faut espérer qu’il se soigne en détention. »

Le tribunal a condamné le jeune évadé à 6 mois de prison ferme à exécuter immédiatem­ent auquel s’ajoute la révocation de 4 mois avec sursis. Presque anecdotiqu­e au regard des autres peines de prison qui vont être mises à exécution.

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