Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

« Miss France, c’est une voix que l’on peut porter »

La Niçoise Flavy Barla, 19 ans, est l’une des 30 miss qui s’est envolée pour la Guadeloupe à un mois de l’élection. Elle entend défendre la Côte d’azur mais aussi sa passion : la médecine.

- PROPOS RECUEILLIS PAR CHRISTOPHE CIRONE ccirone@nicematin.fr

Elle veut « jouer la gagne ». Pas question de se cacher. Flavy Barla, 19 ans, alias Miss Côte d’azur, vise le Top 5 à l’élection de Miss France 2023, et même la première place. Ce n’est pas de la prétention. Juste un trait de caractère. Celui d’une battante avec un mental de sportive.

« Elle a toujours mené plusieurs projets à la fois, réussi tout ce qu’elle entreprena­it. Alors on se dit : pourquoi pas ? » Admirative, sa mère Dorothée se demande parfois comment sa fille aînée, aussi brillante que rayonnante, mène de front sa 3e année de médecine et ce nouveau défi. Le fruit d’un « travail d’équipe »

chez cette famille trinitaire, établie à Blausasc. Kimy, la soeur cadette, a été sacrée cet été championne de France par équipes de padel en U16. Flavy sait ce qu’il lui reste à faire le 17 décembre, à Châteaurou­x, à la veille de la finale du Mondial.

Les 30 miss régionales se sont envolées jeudi pour la Guadeloupe. La Niçoise Flavy Barla ramènerat-elle sur la Côte cette couronne qui la fuit depuis quatre décennies ? Pour l’heure, elle a conquis 18 000 followers sur Instagram et les passants qui lui demandent une photo, séduits par sa simplicité autant que sa beauté. En témoigne ce couple de ch’tis croisés place Masséna, beaux joueurs :

« On a eu la cote à Miss France. Là, faut que ça tourne. Bonne chance ! »

Dans quel état d’esprit êtes-vous ?

Depuis le début, je suis dans un état d’esprit hyper positif. Je le prends comme une expérience juste incroyable, qui va me faire énormément grandir. Ça demande un investisse­ment conséquent, par rapport aux cours que je continue à suivre. Arrivée à ce stade-là, j’ai envie de tout donner pour remporter cette couronne.

Qu’attendez-vous de cette expérience ?

Miss France, ça n’a jamais été pour moi un rêve de petite fille. C’est devenu un rêve, mais je le vois comme une opportunit­é qui s’est offerte à moi. Je suis dans le domaine médical, et Miss France nous permet de nous exprimer sur des causes que l’on veut défendre. Je pourrai me servir de cette notoriété pour cela.

Votre vie est-elle déjà chamboulée depuis votre titre de Miss Côte d’azur ?

Notre vie change à partir de ce moment-là. Il faut faire attention à ce qu’on diffuse sur les réseaux sociaux, car on est regardé par des plus jeunes. Moi, en soi, je n’ai absolument pas changé. Je n’ai pas levé le pied dans mes études. Ma fac me soutient, heureuseme­nt, car sans leur aval, ce serait compliqué !

Vous avez mis à profit cette période pour vous immerger dans le secteur de la santé…

Tout en continuant mes études, je fais ce qui me tient à coeur. Ma cause, à Miss France, c‘était le cancer pédiatriqu­e. Avec l’associatio­n Flavien, dont je suis marraine, j’ai pu aller dans des labos de recherche contre le cancer. C’est une chance pour moi ! Ces chercheurs ont besoin de gens impliqués là-dedans. Mes études étant reliées à cela, autant que je m’engage à fond là-dedans. C’est très bénéfique pour tout le monde.

Vous-même avez été directemen­t confrontée au cancer. Cela a-t-il contribué à forger votre caractère ?

Oui, après, je ne voulais pas trop attirer l’attention là-dessus. Je ne veux pas attirer la « pitié ». Je suis quelqu’un d’assez combatif. Indirectem­ent, ce genre d’épreuve nous forge forcément. Ça aide à se relever des situations compliquée­s.

Là, vous sortez d’une nuit aux urgences. Qu’en retenez-vous ?

Je voulais mettre à l’honneur les médecins, en l’occurrence, une femme qui passe sa vie aux urgences pendant que nous, on dort. On a eu l’autorisati­on de filmer, ça sortira sur les réseaux sociaux. Ce quotidien, c’est toute ma vie, ce n’est pas les robes et les paillettes ! Au final, il faut avoir un bon relationne­l pour être médecin, mais aussi pour être Miss France.

Vous diriez que vous êtes naturellem­ent tournée vers les autres ?

Oui, et c’est pourquoi j’ai choisi la médecine, alors que personne dans ma famille n’est dans le secteur médical.

Quel a été votre parcours ?

J’ai grandi en horaires aménagés de la 6e à la Terminale, à Don Bosco [à Nice], en patinage artistique puis en danse-études. J’ai eu mon Bac avec mention Très Bien. Ensuite, le concours de 1re année de médecine, c’était 15 heures par jour à travailler 7/7 pendant un an. Même si ça paraissait irréalisab­le, je me suis dit : « Il faut que je l’aie ». J’étais aussi très bien entourée. Ma force, c’est ma famille !

Dans ce concours comme pour Miss France, il faut viser l’excellence ?

Exactement. Et Miss France, cela reste un concours aussi.

Pour vous qui êtes tournée vers les autres, ce rôle de miss peut amener à se regarder le nombril, non ?

Je peux comprendre qu’on ait cet avis sur ce concours. J’aimerais qu’on change cette image. Miss France a pris une dimension culturelle qui dépasse le concours de beauté. Oui, c’est la plus belle femme de France, mais pas seulement physiqueme­nt. On passe un test de culture générale. On doit être curieux de tout, et c’est ce que je suis. C’est pourquoi je me dis : pourquoi pas ?

Ce concours est décrié pour l’image qu’il renvoie de la femme, qui peut sembler en décalage avec l’évolution de notre société...

Tout dépend de la perception qu’on lui accorde. Si je le voyais comme un simple concours de beauté, je n’y aurais pas mis les pieds. Je le vois comme une voix que l’on peut porter. Oui, j’aime la scène, les robes, les strass. On sait tous que ce n’est pas la réalité. Derrière ça se cache une jeune femme avec des idées, des projets, qui peut au moins influencer les gens dans le bon sens.

Vos principaux atouts ?

Je suis bienveilla­nte, je parle sans filtre, je ne joue pas un rôle quand je parle aux gens. J’ai toujours été appréciée pour ma simplicité, et je veux rester moimême pour Miss France.

Contre quels défauts allez-vous devoir lutter ?

Le fait de vouloir absolument tout contrôler. Vouloir tout gérer à la perfection, ça peut être dangereux. On se met une pression de dingue, alors qu’il faut quand même respirer !

Vous allez jouer la gagne ?

Je ne suis pas habituée à aller quelque part sans vouloir gagner. Oui, j’ai envie de gagner, je vais tout faire pour ! Toutes les personnes autour de moi me soutiennen­t suffisamme­nt pour que je leur fasse honneur.

Si vous êtes élue, comment verriez-vous l’après ?

‘‘ Ma force, c’est ma famille”

‘‘ je ne joue pas un rôle”

Je reprendrai mes petites études. Mon objectif a toujours été d’être chirurgien. Je prends souvent l’exemple de Marine Lorphelin, qui est médecin après avoir été Miss France [2013]. Chaque année, elle fait des rappels sur les gestes de secours, sur le cancer du sein... C’est ce côté que j’ai envie d’évoquer sur les réseaux sociaux, plutôt que de devenir une influenceu­se pour vendre mon image.

Cette compétitio­n arrive au terme d’une nouvelle année rythmée par les crises. C’est important d’envoyer du rêve, parfois ?

Oui, c’est important. Même si beaucoup de gens critiquent Miss France, au final, on est bien content de se poser sur le canapé avec un plaid et un chocolat chaud, et de regarder Miss France avant Noël.

Un message pour conclure ?

Restez vous-même. Vous êtes votre seule limite !

 ?? (Photo Dylan Meiffret) ?? Flavy Barla se positionne comme l’une des favorites du concours Miss France 2023, qui rendra son verdict le 17 décembre.
(Photo Dylan Meiffret) Flavy Barla se positionne comme l’une des favorites du concours Miss France 2023, qui rendra son verdict le 17 décembre.

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