Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

La coke et les passes, oui... l’arme et le terroriste, non

La cour d’assises spéciale de Paris s’est penchée sur l’accusé absent du procès de l’attentat de Nice. Brahim Tritrou est peut-être en détention en Tunisie. Il sera jugé en son absence.

- STÉPHANIE GASIGLIA sgasiglia@nicematin.fr

Que dire de Brahim Tritrou, l’accusé absent au procès de l’attentat du 14 juillet 2016 à Nice ?

C’est un casse-tête pour la cour d’assises spéciale de Paris qui doit se contenter de lire et analyser ses auditions pendant sa garde à vue, après son interpella­tion début décembre 2016.

Le Tunisien, aujourd’hui âgé de 37 ans, était parti dans son pays d’origine un an et demi après sa libération sous contrôle judiciaire en janvier 2019...

Et ce sont des informatio­ns contradict­oires qui ont été reçues par la cour, en provenance des autorités tunisienne­s. S’il a bien été arrêté et incarcéré dans son pays, sur la seule base de son implicatio­n – présumée – dans le dossier de l’attentat de Nice, est-il encore derrière les barreaux actuelleme­nt ?

« Ce n’est pas très clair », grince le président Laurent Raviot. La cour devra le juger en son absence pour participat­ion à une associatio­n de malfaiteur­s.

En 2016, après l’attaque de la promenade des Anglais, c’est un autre accusé qui a mis les policiers sur la piste de Brahim Tritrou. Ramzi Afera le désigne comme celui qui lui a fait connaître Artan Henaj, alors qu’il cherche à se procurer l’arme que lui demande le terroriste.

Brahim Tritrou a toujours faroucheme­nt nié lors de ses auditions. Nié connaître Bouhlel, nié avoir eu vent de cette arme, nié être plus qu’une vague connaissan­ce d’arefa.

Tous dans le même quartier

Pourtant, Brahim Tritrou connaissai­t Artan Henaj, alias Giovanni, et Enkeledja Zace, sa compagne, seule femme accusée du procès. Ils vivaient tous dans le même quartier de Nice, entre la rue Marceau – où sera retrouvée la kalachniko­v commandée mais jamais récupérée par Bouhlel – et la rue Miollis – où habitent Henaj et Zace. Tritrou leur achetait de la cocaïne pour sa consommati­on personnell­e et s’offrait, de temps en temps, des relations tarifées avec l’accusée.

Pourtant, encore, la téléphonie a révélé qu’il avait multiplié les contacts avec Ramzi Arefa. Quatorze contacts entre le 15 juin et le 1er juillet entre les téléphones des deux accusés. Le Tunisien assurait alors qu’il était en contact avec l’un des frères de Ramzi Arefa. Ils avaient l’habitude de le contacter, a-t-il juré aux enquêteurs, pour qu’il leur ouvre les portes de l’immeuble dans le cadre de leur trafic de stupéfiant­s.

Brahim Tritrou, absent aux débats, est peut-être encore en détention en Tunisie.

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(Photo DR)
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