Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Ils se mobilisent contre une « justice au rabais »
Il y a un an, les professionnels de justice se faisaient entendre pour dénoncer les conditions de travail. Ils étaient près de quatre-vingt à s’être réunis, hier, devant le tribunal de
Juger vite mais mal, ou juger bien mais dans des délais inacceptables. C’est le dilemme qu’affrontent les professionnels de justice depuis pas mal de temps. Que reste-t-il aujourd’hui de « la tribune des 3 000 » ?
(1) Selon les juges, greffiers et avocats, les conditions de travail difficiles et les injonctions d’aller toujours plus vite et de faire du chiffre demeurent.
Au palais de justice de Grasse, ils étaient près de 80 avocats à s’être réunis hier sur le parvis de l’établissement, après avoir renvoyé les audiences du jour.
A Grasse, 25 % de greffiers en moins
Personnels épuisés par les conditions de travail, audiences tardives et chargées, permanences nombreuses, réforme sans anticipation
Magistrats, greffiers et avocats se sont réunis pour manifester contre les conditions de travail.
des moyens nécessaires, outil informatique vieillissant… les ar
guments ne manquent pas. « La charge de travail des magistrats et des personnels judiciaire est toujours d’actualité. L’année dernière, nous dénoncions cette perte de sens. Pour 2022, les chefs de juridiction ont sollicité la création de 4 991 postes supplémentaires. Seulement 289 ont été créés, et zéro pour Grasse. Entre les postes non pourvus et les arrêts maladies longue durée, nous fonctionnons avec 25 % de greffiers en moins. On ne peut pas continuer comme ça. Au final, c’est le justiciable qui souffre de ça », expriment Nathalie Marie et Alexandra Morf, co-déléguées de la section locale USM (Union syndicale des magistrats) tribunal judiciaire de Grasse.
Aux magistrats et greffiers se sont joint les avocats du barreau de Grasse. 1. Une tribune signée, en novembre 2021, par un collectif de juges, substituts, greffiers dénonçant l’approche « gestionnaire » de la justice.