Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

Chafroud et Ghraieb, dans le viseur des avocats

Les plaidoirie­s des parties civiles se sont succédé devant la cour d’assises spéciale de Paris au procès de l’attentat du 14 juillet 2016 à Elles se poursuiven­t jusqu’au 2 décembre.

- STÉPHANIE GASIGLIA sgasiiglia@nicematin.fr

M eLaurent Denisperal­di s’accroche à la barre de la cour d’assises spéciale de Paris, au procès de l’attentat du 14 juillet 2016 à Nice. Il ne la lâchera plus avant d’avoir terminé sa démonstrat­ion qui part d’un postulat : « L’attentat n’a pas été perpétré au doigt mouillé, il a été préparé selon un scénario très organisé ».

Le mot complice est lâché

Un projet mortifère où « tout a été minutieuse­ment planifié ». L’organisati­on en ellemême de l’attentat « faisait partie du fantasme. Ça animait le terroriste qui a bénéficié de souffleurs de braise », appuie l’avocat. Certains des accusés ont-ils motivé Bouhlel ?

Pire, décrypte maître Denisperal­di.

Téléphonie, bornage, images de vidéosurve­illance : il est persuadé que l’un des trois accusés d’associatio­n de malfaiteur­s terroriste, Chokri Chafroud, a pris une part active dans l’élaboratio­n du funeste projet. Persuadé aussi que l’un de ses amis est impliqué. S’il n’est pas mis en cause, la cour a déjà entendu parler de lui : le vendeur de pastèques de la promenade des Anglais. « Éléments à l’appui », l’avocat niçois ébauche un scénario : il aurait été recruté par Chafroud pour servir de « chouf », le soir du massacre.

Dès 20 heures, Bouhlel, à vélo, a besoin de quelqu’un pour surveiller la zone qui va être le théâtre de sa folie terroriste, pour aller chercher son camion. « Je sais que je suis au-delà, mais si Chafroud a recruté le guetteur, (...) ça en fait un complice », assène Denis-peraldi.

« Travestiss­ement de la vérité »

Chafroud ? « Il ment tellement que ça revient à dire la vérité », sourit à son tour Me Philippe Soussi. Chafroud ? « C’est Le même dossier que l’autre accusé », sur lequel l’avocat niçois va s’appesantir. L’autre c’est Mohamed Ghraieb, qui a offert tout au long du procès

« un spectacle hallucinan­t de travestiss­ement de la vérité ». Pour tout. Absolument tout.

« Il aura fallu beaucoup de tempérance aux victimes pour entendre ce qu’elles ont entendu », soupire l’avocat. Qui détaille les mensonges,

« sa marque de fabrique » , et les rend encore plus absurdes.

Place aux avocats des parties civiles avant les réquisitio­ns le 6 décembre.

Encore plus ridicules. Et surtout plus flagrants. Me Soussi éclaire son propos : « Si les mensonges ne fabriquent pas un coupable, l’appréciati­on de la sincérité est importante dans une cour

d’assises. Si chaque élément ne fait pas de lui un coupable, que dire de leur empilement, de leur mise en perspectiv­e ».

C’était, hier, le deuxième jour des plaidoirie­s des avocats

des parties civiles, centrées, comme mercredi, sur ces deux accusés. Les six autres ? Rien encore, ou pas grand-chose.

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(Photo C. C.)
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