Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Le constat du procureur de Nice sur BFM Nice - Côte d’azur
Xavier Bonhomme a été reçu hier soir sur le plateau de BFM Nice - Côte d’azur.
Tribunaux engorgés, magistrats en colère. Deux jours après le mouvement du Syndicat de la magistrature devant le Palais de justice, le procureur de la République de Nice Xavier Bonhomme a été reçu sur le plateau de BFM Nice - Côte d’azur hier soir. Répondant aux questions de Céline Moncel et de Denis Carreaux, directeur des rédactions du groupe Nicematin, il a évidemment reconnu que « les moyens sont, malgré les efforts, insuffisants ». Même si le budget de la justice a augmenté depuis 2017 de 40 %, le constat est là : « Nous ne remplissons plus les missions qu’attendent de nous légitimement les justiciables
et concitoyens ». Attendue, la création des 1 500 postes promis par le garde des Sceaux, « ne se fait pas en un coup de baguette magique ».
17 magistrats, 55 000 procédures
Arrivé il y a trois ans à Nice, le procureur fait les comptes : « Si l’on se réfère à la moyenne établie par la Commission européenne, il faudrait 11 magistrats au parquet pour 100 000 habitants et 22 au siège : à Nice c’est 3 et 11. »
Aujourd’hui, ce sont 17 magistrats qui reçoivent entre « 45 000 et 55 000 procédures par an au pénal ».
Concernant l’augmentation du nombre de comparutions
immédiates, Xavier Bonhomme ne s’en cache pas : c’est sa politique. Il balaie l’argument du Syndicat de la magistrature qui pointe du doigt son parti pris comme étant un élément supplémentaire dans la congestion du tribunal.
Le retard des décisions ? Une réelle problématique pouvant devenir « génératrice du risque d’un autre passage à l’acte ».
Dans un autre registre, le procureur de la République a annoncé un recul de la délinquance à Nice. Une baisse qu’il attribue à la présence policière qui « dissuade et permet de réaliser des interpellations en flagrant délit ».