Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

Coup de coeur du disquaire :

Thierry Arnaud de Cosmic Trip à Draguignan a craqué pour Polnareff chante Polnareff de Michel Polnareff (Warner). Polnareff chante Polnareff

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Pianiste virtuose, chanteur hors du commun, compositeu­r surdoué et sans équivalent en France entre 1966 et 1976, hormis le grand Serge, ce n’est pas peu dire que l’on attendait depuis longtemps un tel projet, dans lequel l’homme serait seul face à son instrument. Avouons que lors de son retour sur le sol national en 2007, nous avions préféré les moments les plus intimistes plutôt que les assauts stéroïdés de l’amiral et de son armée de virtuoses ricains sur des morceaux qui demandaien­t, à notre avis, un poil plus de délicatess­e. Donc là, nous y sommes, le chanteur revisite son catalogue seul au piano. Une sélection sans surprise hormis Les Regrets, trésor caché de son deuxième album de 1968, la majorité des titres datant d’ailleurs de sa période bénie de la fin des 60’s. Le musicien n’a rien perdu de ses talents de pianiste, quant à la voix – sauf sur Lettre à France pour laquelle il s’autorise une variation le moment venu –, il peut encore se permettre de nous coller le grand frisson en montant dans les aigus comme au bon vieux temps (Sous quelle étoile suis-je né, Qui a tué grand’maman ? Lovemeplea­seloveme,holidays ). À l’âge canonique de 78 ans, il faut apprécier la performanc­e. On peut juste regretter l’absence d’un supplément d’âme qui pourrait transcende­r des compositio­ns entrées pour la plupart au panthéon de la chanson française, mais tout là-bas dans son bunker de la Cité des anges, il a parfois du mal à nous émouvoir. C’est dommage. On espère toutefois se rattraper en live, dans cette même configurat­ion, piano, voix. Les dates sont d’ailleurs tombées et la tournée débutera justement à Nice. Et pour ceux qui voudraient contrebala­ncer avec du plus énergique, vient de sortir ces jours-ci, pour la première fois officielle­ment en vinyle en France, le fameux live à Tokyo de 1972 avec Dynastie Crisis en backing band, l’hystérie nipponne en supplément.

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