Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
La petite histoire du Mondial... 1990 : Gascoigne, l’apogée puis la chute
Quand il déboule au Mondial-90, Paul Gascoigne vient de fêter ses 23 ans. Le milieu de Tottenham rayonne sous les ordres de Tony Venables. Trapu, il se fait un nom grâce à sa puissance et son tempérament. Les Spurs bouclent le championnat à la 3e place, dans le sillage de Liverpool et Aston Villa. Avec lui, mais aussi Peter Shilton dans les buts, Gary Lineker ou Chris Waddle en attaque, les Three Lions visent un deuxième titre mondial après celui de 1966. Ils s’arrêteront en demies, éliminés à Turin par la RFA, future championne du monde (1-1, 4-3 tab). Gascoigne crève l’écran. Mais averti en prolongation*, le milieu se sait suspendu pour une éventuelle finale. Il avait déjà été sanctionné en huitièmes pour une faute sur le Belge Enzo Scifo. Il est au bord des larmes. Elles couleront une fois le match perdu et la scène touche le Royaume. Gazza entre dans les coeurs. « Tu as été l’un des meilleurs joueurs du tournoi. Tu as toute ta vie devant toi et ce n’est que ta première Coupe du monde », le console Bobby Robson. Son sélectionneur se trompe. Ce Mondial sera son dernier. Gascoigne se perdra dans les méandres de l’alcoolisme,
notamment aux Rangers (1995-98). « J’ai souffert de paranoïa, d’anxiété et d’idées suicidaires », disait le meneur en 2015, justifiant son addiction par des écoutes téléphoniques dont il a été la cible pendant des années. Pour avoir écouté plusieurs personnalités dont Gazza, le Daily Mirror, un tabloïd, sera condamné à 1,7 million d’euros d’amende. C. ROUX
* Le carton jaune de l’arbitre José Ramiz Wright a été exposé au musée de la FIFA à Zurich en 2016.