Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
« Si les femmes s’arrêtent, tout s’arrête »
En plus de la manifestation à Nice, qui partira à 11 heures de la gare Thiers, un appel à la grève est lancé pour la journée internationale des droits des femmes, demain. Une forme de mobilisation méconnue en France mais très suivie en Espagne (5 millions de grévistes selon les syndicats).
Explications de Florence Ciaravola, une des porte-parole du Collectif pour les droits des femmes 06, qui regroupe une trentaine de membres (associations, syndicats, individu (e) s).
Pourquoi ce type de mobilisation ?
L’idée, c’est de dire « on arrête toutes ». Si les femmes s’arrêtent, et pas uniquement au travail, mais pour les tâches ménagères, éducatives… Tout s’arrête. C’est symbolique. Et c’est une manière de mettre en avant les revendications sur l’égalité salariale, les violences sexistes et sexuelles, etc. Par exemple, l’interruption volontaire de grossesse entre dans la Constitution mais il faut avoir les moyens d’y recourir. Il faut montrer une résistance aux attaques que les femmes subissent.
En quoi le 8 mars n’est pas « la journée de la femme » ?
Ce n’est pas une fête. C’est une journée pour demander l’égalité hommes/femmes. Il y a encore eu un féminicide à Cagnes-sur-mer, le
26 février. Ça prouve que, malgré les déclarations, ce n’est pas du tout, du tout, réglé. Les moyens ne sont pas mis. Féminicides, harcèlements, incestes, viols… Il y a vraiment beaucoup de travail à faire. Les femmes sont moins bien payées (en moyenne 25 % de moins que les hommes) et elles ont de plus grandes difficultés à se loger. Dans notre région, n’en parlons pas. C’est aussi à elles qu’on impose les temps partiels. Les caissières, par exemple, ou les accompagnants des élèves en situation de handicap.
La grève s’annonce-t-elle suivie au-delà des milieux militants ?
Les associations et syndicats ont informé les adhérents de leur possibilité de faire grève. Quant aux tâches ménagères et domestiques, à chacun de s’organiser. Ne pas faire les courses ? Voir autrement pour la garde d’enfant ? C’est aussi l’occasion d’en parler, ce jour-là, sur le lieu de travail, au sein de la famille, avec les amis.