Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Éboulements : des riverains toujours isolés
À Nice, près de 130 foyers sont toujours isolés à cause de trois éboulements. Si l’avancée des travaux est inégale, le mauvais temps attendu ce week-end présage le retard des réouvertures.
Entre deux coups de pelleteuse, Blas Belmonte essaye de rentrer chez lui, s’embourbe, claudique et franchit enfin le talus obstruant le chemin des Jarres, à Nice-nord. Y sont isolés près de 80 foyers depuis que les violentes intempéries de dimanche ont provoqué un glissement de terrain. « Déjà qu’à pied c’est tout un exercice, il faut oublier de passer en voiture », ricane le riverain
en s’engageant dans le profond vallon, qui se termine en cul-desac après 15 minutes de marche. Il ironise : « Lundi, sans parler du travail, ça va être pratique pour amener les enfants à l’école. » Soudain plus sérieux : « Mais je m’inquiète surtout pour les courses, on est nombreux à être dans la réserve. Il faudrait que la route soit rouverte ce week-end. »
Ce qui est loin d’être garanti. L’impressionnante tractopelle araignée n’est accrochée à flanc de colline que depuis hier. Jusqu’alors, la priorité revenait à l’élagage des arbres menaçant
de chuter sur le chemin. Si la mairie souhaite un déblayage avant la fin de semaine, les fortes intempéries, attendues ce week-end, risquent de retarder la pose des filets de protection. Suivie de l’édification d’un mur de soutènement provisoire.
La réouverture dépendra de la pluie
Un ouvrage déjà construit au 50, chemin du Mont-gros, à l’est de Nice. Depuis hier, le vaste éboulis et les voitures défoncées sont remplacés par le ballet mécanique
d’une puissante pelle. «Ily a eu les travaux de réparation de la canalisation d’eaux usées. Et nous, nous avons mis trois jours à assembler ces quatre rangées de blocs de béton. Maintenant, on comble le talus effondré avec du ballast », commente Hachuir, entre deux manoeuvres ouvrières. Une ouverture avant le week-end est-elle envisageable ? Les foyers de toute une barre d’immeuble l’espèrent. Mais là encore, tout dépendra de la pluie. « Et de l’avis de l’expertise géotechnique », tempère Jeanluc. Deux précieuses baguettes de pain sous le bras, le retraité
revient d’une mini-expédition à la boulangerie. La route d’accès à sa résidence, peuplée d’une dizaine de villas, a failli être emportée par l’éboulement. «La chaussée est trop fragilisée pour passer en voiture », observe le riverain. Dont la prudence n’est pas partagée par tous ses voisins. Acculés, certains prennent le volant : « Il faut bien remplir le frigo et travailler. »
Reste le passage, deux fois par heure, du bus 84. Ou encore les pentus chemins de traverse mal entretenus.
« Je m’inquiète surtout pour les courses »