Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
« Sommes-nous condamnés à mourir au travail ? » : colère des infirmiers à Contes
1 000 tracts partis comme des petits pains en moins de deux heures, hier. L’opération coup de poing, menée par un collectif infirmier libéral des Paillons, a, semble-t-elle, porté ses fruits. Dès potron-minet, à 6 h 30, le rond-point de la Pointe-de-contes choisi comme base stratégique de cette mobilisation, les sept professionnels médicaux ont fait entendre leur voix auprès des automobilistes. Une sensibilisation sur le terrain, en vue d’une manifestation départementale de plus grande envergure. Elle se tiendra devant l’agence régionale de santé, au CADAM, mardi 19 mars, à 13 h. Quelles sont les doléances de ces soignants qui expriment « une souffrance continue » au travail ?
« Travailler plus pour gagner moins »
La Contoise de Sclos, Marjorie Dadone pointe du doigt « l’absence de revalorisation de nos actes depuis 2012 entraînant une perte de pouvoir d’achat de 20%». Elle met également en avant « la baisse de rémunération pour les soins dits de dépendance
» qui provoquent
« une pénibilité croissante du métier ». L’infirmière le martèle :
« Va-t-on continuer à travailler plus pour gagner moins. Sommes-nous même condamnés à mourir au travail ? Qu’on nous le dise ! »
Des propos chocs « assumés »
qui trouvent leur écho dans le mouvement national, « Convergence infirmière : libérale avant tout ».
Marjorie Dadone commente « Nous avons reçu un tas de soutien de la part des automobilistes, ça fait chaud au coeur. Ils ne nous oublient pas, eux ».
« Amendes, violence, surcharge administrative »
Les dysfonctionnements de la profession ? « La liste est longue comme le bras », soutient la soignante.
Et de détailler : « Les charges explosent avec l’inflation et nous avons eu droit en 12 ans, à une seule revalorisation de 25 centimes pour le déplacement. À cela s’accumulent les amendes pour stationnement gênant qui pleuvent, les surcharges administratives, les faits de violence, nos honoraires bloqués depuis 15 ans sans parler des indus avec une traque qui se renforce. »
En soutien, des élus locaux ont fait le déplacement matinal dont le maire de Contes, Francis Tujague, accompagné de son adjoint Alain Michellis. Les élus ont affirmé leur « soutien indéfectible à la crise que traverse cette profession depuis trop longtemps ». Un combat qui continue pour une profession pourtant qualifiée d’« essentielle » par l’état.