Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

Accès à Coaraze coupé, les habitants sont « sidérés »

Un éboulement a fait des dégâts et coupé les routes d’accès à Coaraze, dans la vallée du Paillon, hier matin. Il faudra passer par le col Saint-roch et ajouter une heure de route pour sortir.

- Es habitants de Coaraze se disent ANTOINE LOUCHEZ alouchez@nicematin.fr

L« dans un état de sidération ». L’éboulement qui s’est produit hier matin sur la D15, dans le quartier de La Pinea, a provoqué une situation « plus grave que prévu » dans ce village du haut de la vallée du Paillon : la montagne est menaçante. Non seulement deux habitation­s ont été frappées par un arrêté de péril imminent et évacuées. Mais tout le secteur est interdit à la circulatio­n, véhicules et piétons. Conséquenc­e : le village est coupé du bas de la vallée. Pour le moment, un seul accès possible : par le col Saint-roch et Lucéram.

« Le village est complèteme­nt isolé, passer par Lucéram, ça rajoute une heure de route, résume la maire, Monique Giraud-lazzari.

C’est lourd. L’expert est venu et a dit que c’était plus grave que ce qu’il pensait.

On nous parle de trois à six mois de travaux. La mairie va essayer de trouver d’autres débouchés, des solutions. Là, ça va bouleverse­r le quotidien des gens, et je n’ai pas encore eu toutes les surprises. »

Comment envoyer les enfants à l’école ?

Comment faire ses courses, comment aller au travail, gérer les problèmes médicaux… Voilà les premières questions qui ont surgi. Mais le défi essentiel tourne autour des enfants. Certains habitent de l’autre côté de l’éboulement. D’autres, scolarisés à Bendejun, ne pourront pas s’y rendre. Sans compter les collégiens et les lycéens…

« On a 30 collégiens et 20 lycéens, résume Eva Faure, adjointe au maire. Passer par Lucéram pour aller à Contes ,onmet1h45a­u

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lieu de 15 minutes… Mon fils, lui, va sur Nice. Demain, je l’emmène chez ma belle-mère pour une durée indétermin­ée. »

« Il est revenu paniqué »

Car le danger est bien là. L’adjointe assure que la falaise « craque encore ».

Jean-baptiste Glacet habite à 50 mètres de l’éboulement. « C’est tombé à 6 h 45 sur l’arrêt de bus où va mon fils à 6 h 50. Il est revenu paniqué pour me dire que la montagne était tombée. À cinq minutes près, c’était fini… »

Jean-baptiste et son épouse ont décidé de créer un groupe Facebook pour centralise­r l’entraide. « Il y en a pour plusieurs mois de travaux, il y a des blocs rocheux sur la route, le revêtement s’en va… Ça va être compliqué. Il va peut-être falloir s’organiser pour du covoiturag­e, aller chercher les médicament­s, mutualiser les courses…

Cette situation, c’est une première. Il va falloir trouver de la solidarité. »

Évacué pour une durée indétermin­ée

Ils n’ont d’ailleurs pas traîné à appliquer ce principe. Jean-baptiste est voisin de Jean-luc Mattei, 65 ans, qui a été évacué de sa maison. Sa propriété a été touchée par l’éboulement, son scooter a été englouti et il n’a plus le droit de dormir chez lui. Il a été relogé dans un gîte. Jeanbaptis­te le dit « sidéré » et l’aide à gérer l’administra­tion.

« J’ai juste entendu un bruit, mais rien de spécial. Quand j’ai vu ça, ça m’a coupé. Je me demande comment ils vont casser ces blocs. Ma maison n’a pas été touchée, l’assureur viendra vendredi. On va voir… » 1. Où se situe le collège Roger-carlès dont dépendent les élèves de Coaraze.

 ?? (DR) ?? L’éboulement a coupé l’accès au village par la route principale qui relie Coaraze au bas de la vallée du Paillon.
(DR) L’éboulement a coupé l’accès au village par la route principale qui relie Coaraze au bas de la vallée du Paillon.

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