Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
La Trinité : les salariés d’eiffage en grève
La réunion d’hier matin, la troisième depuis le début de l’année entre les dirigeants et les salariés d’eiffage à La Trinité, a été la goutte d’eau. Une goutte d’eau dans le vase des négociations annuelles obligatoires qui n’a pas été du goût des salariés. « C’est une négociation déloyale, fustige Philippe Luppo, délégué syndical CFDT. À l’issue de la réunion, les salariés ont donc décidé de se mettre en grève. »
Chauffeurs, maçons, applicateurs d’enrobé... Ils étaient un peu plus d’une trentaine, « soit 90 % des personnes en poste ce mardi », précise un représentant du personnel.
Augmenter les salaires en tenant compte de l’inflation
Leurs revendications : une augmentation des salaires qui tient compte de l’inflation actuelle.
« J’aime les chiffres et je les regarde, sourit Philippe Luppo. En 2023, le groupe Eiffage a enregistré
des résultats nets à 1,013 milliard d’euros, soit une augmentation de 13,1 % pour l’ensemble des activités du groupe. »
Des chiffres qui font grincer les dents des salariés. « La CFDT et la CGT demandent une augmentation générale de 6,5 % avec un talon de
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150 euros bruts par salarié, poursuit le syndicaliste. Mais il n’y a pas d’entente et tout est appliqué à la tête du client. » Les représentants du personnel demandent aux dirigeants de prendre en compte un élément fondamental à leurs yeux : le secteur géographique
particulier de l’entreprise. « Nice est une ville qui coûte cher et où les loyers sont élevés, développe Philippe Luppo. Le pouvoir d’achat des salariés est en baisse et certains peinent à trouver un logement. Cette situation particulière du Sud est balayée de la main. »
Autre revendication au menu : les indemnités accessoires qui concernent les repas ou encore le transport. « Nous demandons une revalorisation de 7 % mais on nous a proposé 3,7 %. »
Flore Mollet était auprès des grévistes hier. La secrétaire générale de l’union départementale de la CFDT a rappelé l’importance « d’être présente pour cette action ». « L’inflation persiste et certains ont du mal à joindre les deux bouts. Les entreprises font des bénéfices mais la redistribution n’est pas là, constate-t-elle.
Notre revendication est le partage de la valeur. C’est quand même un comble que ceux qui construisent des bâtiments n’arrivent pas à se loger. »
S’il n’y a pas d’autre mobilisation immédiate prévue sur le site de La Trinité, les organisations syndicales n’excluent cependant pas de se remobiliser si leurs doléances ne sont pas entendues.
« Il n’y a que le rapport de force qui compte, les salariés sont oubliés, se désole Philippe Luppo. Ilya des sites Eiffage dans le Var et des actions risquent d’être menées également là-bas dans les prochains jours. »