Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Estrosi se remet « à portée de baffes » des quartiers
Christian Estrosi a renoué avec le format de rencontre directe de la population. Jeudi soir, au gymnase Palmeira, près de 700 personnes ont répondu à l’invitation du maire de Nice.
Un gymnase plein à craquer au milieu duquel une scène a été aménagée. Les chaises ont été disposées de manière à laisser un carré central, sorte d’arène dans laquelle Christian Estrosi a pris place. Le match du jour : une réunion publique concernant les quartiers Grosso, Baumettes, Magnan, Promenade, Estienned’orves et Saint-philippe. Presque un show à l’américaine. L’entourage du maire de Nice explique qu’il entend renouer un contact direct avec la population, comme il l’avait fait en 2020 avant la campagne électorale. Mais après, il y a eu la Covid, les restrictions sanitaires et, bref, ça n’avait pas été possible de reprendre ces échanges spontanés. Le concept est donc relancé. Ce soir-là, c’est au gymnase Palmeira que ça se passe. « On avait prévu 500 chaises, on en a rajouté
200 », souffle un membre de l’équipe municipale. Le public est donc au rendez-vous.
« J’ai pris l’engagement d’aller dans tous les secteurs de Nice »
Christian Estrosi arrive tout sourire et commence, micro à la main, quelques fiches posées sur une table haute à côté. « J’ai l’habitude d’échanger avec les présidents des comités de quartiers. Cette fois, je voudrais que la parole soit libre pour nos concitoyens. J’ai pris l’engagement d’aller dans tous les secteurs de Nice, ça commence maintenant. » « Vous ne verrez jamais un préfet à ma place. Un président de la République ? Jamais ! Un ministre ? Jamais. Le seul qui peut venir là, échanger avec vous directement, c’est le maire. C’est le seul à qui on peut tout demander même ce qui
n’est pas de sa responsabilité. Oui, le maire, c’est le seul à portée de baffes ! » Pour autant, l’ambiance est restée bon enfant. L’atmosphère s’est tout de même crispée lorsqu’il a été question d’insécurité. Un homme prénommé Christian, âgé de 64 ans, a raconté son quotidien : « Je travaille rue Saussure et nous sommes confrontés au deal, à la violence. Des femmes, des hommes se font agresser à nos portes. » Pour le maire : « Le trafic de drogue est un fléau dominant. [...] Tant qu’on ne tapera pas le consommateur, il continuera d’y avoir des dealers. Je rêverai d’avoir le même statut que le maire de New York qui est à la fois préfet, procureur et maire. Nous devons passer à une vraie décentralisation. Le pouvoir régalien doit être partagé entre l’état et le maire. »