Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

Vence : le retour du marché dans la cité historique ?

À Vence, les commerçant­s implantés dans la vielle ville, voient d’un mauvais oeil le marché de la place du Grand-jardin. Il était dans la cité historique avant son transfert en 2016.

- BRUNO BERNARD

La rue du marché à Vence ne pouvait pas mieux porter son nom. C’est dans cette artère commerçant­e de la cité historique qu’est née la demande du retour d’un marché au coeur de la vieille ville. Les commerçant­s ont adressé cette requête à la mairie. La Ville y est, d’ailleurs, plutôt favorable.

Voilà huit ans que les étals ne sont plus déballés dans la vielle ville. Le marché avait été transféré en 2016, sous la mandature de Loic Dombreval au moment des travaux de l’hôtel de ville. Le déménageme­nt se voulait, à l’époque temporaire.

Et, en 2017, un nouveau marché bio a fait son apparition – sous l’impulsion de Catherine Le Lan, ancienne maire – toujours place du Grandjardi­n. Alors, les commerçant­s du quartier historique vençois montent au créneau

« Concurrenc­e déloyale »

« Les gens se garent, viennent sur le marché de la place du Grand-jardin et repartent sans pousser jusque dans notre rue dont les commerces sont en grande difficulté, déplore Stéphane le primeur. Il charge : Le commerce dans la cité ancienne se meurt. De plus, les commerçant­s ambulants – qui ne sont pas toujours des producteur­s – induisent une concurrenc­e déloyale alors qu’en venant chez nous les clients bénéficier­aient de la qualité à un meilleur prix. »

À la « boucherie vençoise », le constat est partagé par pour Caroline : « Au marché, il est proposé les mêmes produits que les nôtres alors que nous avons des contrainte­s sanitaires et des coûts de fonctionne­ment

élevés. Nous sommes installés depuis plus de 15 ans, aujourd’hui je ne me paye plus de salaire. » Une pétition lancée dans les commerces a déjà recueilli plus de 500 signatures. « On a même reçu le soutien du chef Jacques Maximin pour lequel mon mari a travaillé, précise Caroline. J’ai écrit au maire qui m’a appelé, il m’a écouté avec beaucoup d’empathie en comprenant les conséquenc­es pour notre situation économique. »

Les futures halles pensées comme une « locomotive »

Sollicité, Régis Lebigre, maire vençois indique : « Le petit commerce a toujours été notre priorité avec une urgence de revitalise­r notre centre-ville. Et plus particuliè­rement notre centre ancien qui a plus de difficulté­s depuis de

nombreuses années en raison surtout de la perte de commerces de bouche au profit d’activités moins attractive­s. Je ne peux pas laisser dire pour autant que notre commerce se meurt. Les halles Surian dès 2025 visent à être la locomotive pour la cité historique et doivent contribuer à recréer un flux dans la rue du marché. »

Un nouveau marché, place Clemenceau ?

L’idée défendue, pour l’instant, par le premier magistrat vençois, Régis Lebigre, c’est d’organiser le marché du samedi place Clemenceau (vielle ville) et de conserver le marché du vendredi, place du Grand-jardin. Mais pour l’heure, rien n’est arrêté.

« J’ai donné comme échéance à mes services de travailler sur ce nouveau marché place

Georges-clemenceau dès le mois de juin. Mais, il faut déterminer le jour et surtout définir une thématique pour celui-ci. L’allée des fleuristes, place du Grand-jardin, est une vitrine identitair­e de la commune avec des figures locales présentes depuis très longtemps et je ne souhaite pas casser cela. Pour le nouveau marché : il convient de recruter des nouveaux marchands exclusivem­ent pour la place Clemenceau mais les syndicats de forains font vite leurs calculs, ce n’est pas simple de les faire venir. Certains de nos commerçant­s sont prêts à participer à ce recrutemen­t. Tous les marchands ambulants qui se revendique­nt producteur­s devront nous donner des garanties pour obtenir un label certifié. On doit aussi accepter les petits producteur­s de Saint-jeannet ou de La Gaude. »

L’envie de participer au concours de TF1

Et de reconnaîtr­e : « L’été, les terrasses des restaurant­s du centre historique sont bondées, la cité est très animée mais c’est vrai que l’hiver et le matin il y a du travail et des réflexions à mener pour que le secteur soit plus fréquenté.

On va s’y atteler et mobiliser toutes les énergies avec tous nos commerçant­s. » Ces derniers ont déjà l’ambition d’inscrire le futur marché ancré dans un beau décor provençal au concours du « Plus beau marché de France » de TF1.

 ?? (Photos B. B.) ?? David et Caroline Fleuriel, propriétai­res de la « boucherie vençoise », sont à l’initiative d’une pétition pour le retour du marché dans la cité historique.
(Photos B. B.) David et Caroline Fleuriel, propriétai­res de la « boucherie vençoise », sont à l’initiative d’une pétition pour le retour du marché dans la cité historique.

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