Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
La Colle : un budget XXL pour le complexe sportif
Étalé sur deux ans, le chantier du complexe sportif coûte 13 millions d’euros. Afin d’amortir le colossal investissement, la commune « s’est serré la ceinture durant 10 ans ». Explications.
Une enveloppe budgétaire colossale pour une ville moyenne comme La Collesur-loup. 16 273 587 millions d’euros, exactement. C’est le budget d’investissement pour cette année. Jeudi 14 mars, le conseil municipal votait un budget primitif rendu « hors norme » par le dernier volet de financement du complexe sportif. À eux seuls, les derniers mois de travaux – qui se poursuivent jusqu’à l’ouverture prévue en juin – pèsent 5 millions d’euros sur l’ardoise de 2024.
Un équipement pour « au moins 50 ans »
En 2023, le projet faisait déjà grimper l’addition à 7 millions. « C’est énorme, encore plus quand habituellement nos investissements annuels ne dépassent pas les 2 millions », complète, en aparté après la séance municipale, Jean-bernard Mion, maire de La Colle-surloup. Si sa commune n’est en charge que de 20 % des dépenses, le maire sait que la plupart des subventions n’afflueront qu’à l’issue des travaux. Entre-temps, la Ville garantit l’avance. Et s’endette. L’an dernier, 2 millions ont été empruntés. « La création d’un nouveau bassin de natation et la réfection du terrain de football bénéficieront aux Collois pour au moins 50 ans. Il n’y a pas de mal à ce que les générations futures contribuent à rembourser ces dettes », commente, au téléphone, Marc Boriosi. Malgré
un tel poids sur la balance budgétaire, l’adjoint délégué aux Finances défend son bilan. En effet, les grilles de calcul vont dans son sens. Mais comment la commune amortit-elle pareils investissements ?
1 million d’euros d’excédant par an
« Grâce à une gestion budgétaire très scrupuleuse. Durant près de dix ans, nous nous sommes serré la ceinture », rétorque l’édile. Bientôt complété par son adjoint chargé du Budget : « Pour assainir la situation financière, qui était surveillée de près par la préfecture en 2014, un mandat aura été nécessaire. Après quoi, nous avons pu regagner
la confiance des banques. » Ces années funambules ont aussi permis de dégager d’importants excédants de recette : au moins 1 million d’euros à chaque bilan depuis trois ans. Grâce à la réduction des frais de fonctionnement et des frais de personnel.
À cela s’ajoute l’explosion du taux de TVA sur l’électricité ainsi que l’augmentation du nombre de contribuables. Mais ce sont avant tout les droits de mutation à titre onéreux (DMTO) qui remplissent généreusement les caisses communales. À chaque transaction immobilière, la Ville touche une redevance. Très dynamique, le secteur a rapporté jusqu’à 400 000 euros l’an dernier. « Ça nous permet de tenir le cap », se félicite Jean-bernard Mion. Qui promet de réduire la voilure des investissements pour la fin du mandat. Assurant que les comptes seront équilibrés d’ici là.