Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Le bruit dans le Vieux-nice, un problème sans solution ?
Voitures, promeneurs, terrasses, concerts… Quelle qu’en soit la cause, les habitants du Vieux-nice pointent les nuisances sonores sous leurs fenêtres. Pour la mairie, les choses s’apaisent petit à petit.
En quelques années, l’entrée du Vieux-nice (côté mer et Masséna) s’est transformée. Le parking Sulzer, la réduction de la circulation sur le quai des États-unis, la piétonnisation des rues Saint-françois-depaule ou Raoul-bosio… Mais pour les riverains, les tracas demeurent. Leur quartier ? Embelli, « personne ne le conteste ».
Mais « toujours aussi bruyant », regrette Bertrand Salles, le président de l’association de défense du quartier Saint-françois-de-paule - quai des États-unis (1).
C’est d’ailleurs, année après année, la préoccupation qui agite les réunions de quartier. « Depuis six ou sept ans, c’est toujours la même rengaine. La mairie considère
que beaucoup de choses ont été faites. Mais paradoxalement, c’est l’embellissement qui a donné toutes ces dérives. »
Plusieurs sources de bruit
Avant la piétonnisation des rues et le délestage du bord de mer, « il y avait plus de voitures, donc un bruit de fond continu ». Aujourd’hui, le bruit est plus irrégulier mais accentué.
Il provient « du développement touristique, des terrasses de restaurant, des artistes de rue, des soirées au théâtre de Verdure (lire par ailleurs), des animations tous les week-ends avec micro et ampli sur le quai des Étatsunis, énumère Bertrand Salles. On a bien conscience d’être dans une ville touristique, et un quartier qui l’est particulièrement. On comprend bien que les touristes visitent la vieille ville et pas L’ariane et Les Moulins. Mais ce n’est pas pour autant qu’on doit cumuler les débordements ».
Le mot est fort. Assumé. « On a envisagé des relevés de décibels par des huissiers. Les résultats ne seraient pas contestables. Mais nous n’en avons pas les moyens. »
« Trouver un équilibre »
« Le comité de quartier a raison. La pollution sonore est une vraie pollution. Et dans le Vieux-nice, c’est un vrai sujet. Nous y sommes très attentifs. »
Philippe Soussi ne botte pas en touche. Mais, pour l’adjoint au maire délégué au Territoire Nice Historique, « on progresse ». « Avant tous ces travaux, ce quartier était une pétaudière ; et le quai des États-unis, une autoroute en centre-ville. On a apaisé la situation mais tout n’est pas réglé, on en est conscients. »
Il relativise : « Il est normal qu’il y ait du monde dans le coeur historique d’une ville touristique, et on le souhaite. On ne peut pas vivre dans le Vieux-nice et avoir le silence des collines. Il faut trouver un équilibre entre la vie quotidienne des riverains et les aspirations des visiteurs. Ce n’est pas les uns contre les autres. »
Et de lister, à son tour : «Le maire a pris un arrêté en
juin 2023 concernant les artistes de rue. Il a réglementé les terrasses. Raccourci les soirées au théâtre de Verdure. On va réunir très prochainement les exploitants des plages pour les aider à faire mieux concernant les nuisances sonores. Sur les manifestations avec amplificateur
de son sur le quai des États-unis, les riverains ont raison, c’est intolérable. On travaille avec les organisateurs pour limiter le bruit. »
BENOIT GUGLIELMI bguglielmi@nicematin.fr 1. Quartier compris, grosso modo, entre l’avenue Max-gallo à et l’entrée du cours Saleya.