Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Odeur suspecte des capteurs chez vous ?
Alors que les signalements des nuisances olfactives ont repris dans les quartiers Est et Nord, Atmosud cherche des solutions pour enfin percer ce mystère.
On croyait que ça s’était arrêté avec le mois de février. Des signalements à la pelle, jusqu’à 70 par jour, et puis… plus rien. Mais deux nouveaux épisodes viennent de relancer le mystère des mauvaises odeurs qui, par intermittence, flottent dans plusieurs quartiers de Nice depuis six semaines. Des émanations – nauséabondes – rappelant « l’essence », « le soufre », « l’oeuf pourri », « le pneu brûlé », «legaz» , selon les diverses descriptions. Et qui se manifestent à intervalles irréguliers – mais souvent la nuit ou au petit matin.
Des nuisances dont l’origine reste mystérieuse. Une zone d’émission a bien été avancée (lire ci-contre) et un émetteur suspecté (une usine d’enrobés). Mais, la préfecture a indiqué à Nice-matin fin février, que « les inspections des services [de l’état] n’ont pas permis d’établir de manière formelle un lien avec la production industrielle de bitume à base de poix, ni d’étayer scientifiquement les fortes présomptions pesant sur cette activité ».
Capter l’odeur en temps réel
Une question demeure, lancinante : ces émanations sont-elles nocives pour la santé ? La ou les substances à l’origine de ces odeurs sont-elles polluantes ? Les nausées et céphalées signalées sontelles annonciatrices d’un péril ? Seul moyen de le savoir : identifier la cause des effluves. Atmosud, l’organisme indépendant qui mesure la qualité de l’air dans la région, s’y attelle. Mais l’analyse, en laboratoire, des relevés du mois dernier ne l’avait pas permis. «Il s’agissait de mesures ‘‘passives’’ : on laisse l’air circuler 24 heures dans un tube puis on fait des moyennes. Et les épisodes sont trop brefs pour détecter quelque chose », décrypte Damien Piga, directeur des relations extérieures d’atmosud. Non, pour avoir une chance, « il faut être au bon endroit au bon moment ». Alors une idée fait son chemin : confier des appareils de mesure aux habitants des zones les plus touchées. « On réfléchit à installer chez des particuliers des bonbonnes sous vide, à ouvrir dès que l’odeur se manifeste pour y piéger l’air. » Rien n’est encore acté mais « c’est en réflexion », assure Damien Piga.
Et si les habitants, après avoir mis au jour cet étrange phénomène, étaient aussi la clef pour résoudre le mystère ?