Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

En prison pour avoir tenté de frapper un chauffeur de bus

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Une bonne vingtaine de condamnati­ons a rythmé ses deux dernières décennies. Le tribunal correction­nel de Nice risque fort d’en ajouter une de plus à Franck B., le 17 avril prochain. Ce trentenair­e attendra son procès en détention provisoire.

À 37 ans, ce père de famille est poursuivi pour « violences sur une personne chargée d’une mission de service public » et « conduite en état d’ivresse ». Le 15 mars, il croise la route d’un bus de la Régie Lignes d’azur. Il omet de céder la priorité. Le chauffeur klaxonne. Ce coup de klaxon a le don de l’énerver. « L’automobili­ste s’arrête devant le bus et descend de sa voiture, relate le président du tribunal, Alain Chemama, à l’audience avant-hier. Très énervé, il va à la hauteur de la fenêtre conducteur. Il aurait tenté de lui porter au moins un coup. Le chauffeur a pourtant tenté d’éviter le conflit. Il aurait reçu une bordée d’insultes et de menaces. Il en a été vivement choqué. » Au point de devoir passer le relais à un collègue.

Crachat ou postillons

Après un freinage d’urgence, le chauffeur a photograph­ié la plaque d’immatricul­ation de l’automobili­ste. Ce dernier l’a enjoint à détruire les photos. Selon des témoins, il lui a craché dessus. « Postillonn­é », nuance Franck B. Lors de sa garde à vue à la caserne Auvare, il aurait en outre tenté de prendre la poudre d’escampette.

L’affaire tombe mal pour cet habitué des tribunaux. Après une énième condamnati­on, il devait être placé sous bracelet électroniq­ue... ce mercredi.

« Le tribunal avait tenu compte de sa situation familiale et de ses efforts de réinsertio­n, soupire Alain Chemama. Vous êtes là aujourd’hui. Pourtant, vous ne pouvez pas dire qu’on ne vous a pas tendu la main... »

Repentant, Franck B. assume. « C’est vrai que je me suis emporté. Je regrette mon comporteme­nt inacceptab­le. En fait, je me tenais mieux avec le bracelet

[électroniq­ue]... J’ai besoin de structure. Je demande votre clémence. » Son avocate, Me Cathy Guittard, décrit un homme « fragile », « malade », pour qui « la détention n’est pas la bonne solution ».

C’est néanmoins celle que choisit le tribunal, suivant les réquisitio­ns de la procureure Charline Hamon. Pour éviter les « risques de réitératio­n et de pression ». Il ordonne en outre une expertise psychologi­que. Franck B. plonge son visage dans ses mains, avant de suivre les policiers.

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