Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Emmanuelle Vizzari, chargée du récolement des musées niçois
« J’ai la chance de voir ce que l’être humain a fait de plus beau. » Emmanuelle Vizzari est de ces passionnés qui parlent avec verve de leur métier. Elle est régisseur des collections et chargée du récolement transversal auprès des musées niçois. En très résumé, elle a la lourde tâche de pointer chaque oeuvre figurant dans les inventaires de ces établissements.
« Un travail d’enquête »
« C’est un métier relativement nouveau puisqu’il n’existe que deux cursus universitaires depuis 2008, 2009. J’ai étudié l’histoire de l’art à l’école du Louvre puis à la Sorbonne. Ensuite, j’ai effectué des stages dans de grandes institutions telles que le Château de Versailles. Mais étant originaire de Grasse, j’avais à coeur de revenir dans ma région », raconte la jeune femme de 26 ans.
En ce moment, elle travaille au musée des Beaux-arts Jules-chéret après avoir terminé sa mission au musée Massena. « Je me base sur l’inventaire existant et je contrôle pièce par pièce. Cela permet de vérifier d’abord que chacune est à sa place. Cela semble évident sauf qu’il peut y avoir des doublons parce qu’un prêt n’a pas été consigné donc, un tableau se retrouve avec deux numéros d’inventaire. Mon rôle est donc de recouper les informations afin de noter une bonne fois pour toutes où est la peinture concernée. Dans le même
temps, je contrôle son état et signale s’il y a un besoin de restauration ou si je soupçonne la présence de moisissure. C’est un travail d’enquête », s’amuse-t-elle à dire. Bref, Emmanuelle Vizzari est aux petits soins et tenue au secret. « Je ne peux pas, pour des raisons de sécurité, dire combien d’oeuvres possèdent les musées niçois, ni où
elles sont entreposées. » Car il faut garder à l’esprit qu’environ 70 % d’une collection muséale est en réserve. « Tout n’est évidemment jamais exposé en même temps. Cela dépend du choix des directeurs mais aussi du besoin de protection des oeuvres. Les arts graphiques, par exemple, sont fragiles et ne peuvent être présentés pendant
très longtemps, la lumière étant délétère pour elles. » Emmanuelle Vizzari se sent privilégiée : « Je vois chaque jour des pièces inestimables. J’aime particulièrement les oeuvres du XVIIIE siècle. J’ai notamment eu la chance d’admirer un Fragonard ; un artiste à qui j’avais consacré mon mémoire d’études. »