Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Guy Borghèse et Frédéric Fornasari, scaphandriers
Le binôme parle d’une seule voix. Guy Borghèse et Frédéric Fornasari travaillent ensemble depuis 15 ans : ils sont scaphandriers aux Ports d’azur (la régie qui gère le réseau portuaire de la Métropole). Ils sont les hommes de l’ombre qui veillent aux installations sur et sous l’eau.
« Meilleure visibilité l’hiver »
« L’un comme l’autre, je crois qu’on a toujours eu un pied dans la mer, remarque Guy Borghèse. Je suis rentré comme grutier en 1994 et l’année suivante, le plongeur qui était en cours de formation a abandonné. On m’a proposé de le remplacer et ça m’a tout de suite tenté ! Fred m’a rejoint en 2006. Nous travaillons surtout à deux et si besoin, nous pouvons faire appel à un collègue plongeur qui est au service plaisance. En résumé, nous sommes chargés de tout ce qui est flottant dans le port. » C’est pendant l’hiver que les conditions sont les meilleures. Non que l’eau froide leur plaise, au contraire, « mais on a une meilleure visibilité sous l’eau. Comme il y a moins de trafic, il y a aussi moins de sédiments en suspension, détaille Frédéric Fornasari. L’été, c’est plus compliqué. Parfois, on doit travailler uniquement au toucher parce qu’on n’arrive même pas à voir nos mains. » À la saison froide, les scaphandriers font un contrôle sous-marin de toutes les installations : les amarres, les chaînes, les pontons flottants, les corps-morts… « Nous notons tout ce qui est abîmé et qu’il faut remplacer. Si les travaux planifiés sont trop importants, nous déléguons à une entreprise soustraitante », indique Guy Borghèse.
Leur métier demande certaines qualités. « Il faut être très méticuleux et méthodique ; bien analyser la situation en amont », résume Frédéric Fornasari. « Lorsqu’on manipule des chaînes, avec la tension, elles peuvent se tendre d’un seul coup et si vous avez les doigts ou le bras à cet endroit... ça peut être très dangereux, ajoute son confrère. Nous portons
d’ailleurs des gants anti-coupure car dans le fond de l’eau, il peut y avoir des éléments tranchants, des objets métalliques...» Et pour les étourdis, non, leur métier ne consiste pas à aller récupérer la paire de lunettes de soleil que vous avez fait tomber dans l’eau !