Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Service de la Métropole
Lisa Shindo, dendrochronologue, et Élodie Sanchez, archéologue du bâti
L’une est spécialiste du bois, l’autre du bâti. Lisa Shindo et Élodie Sanchez ont chacune leur spécialité mais un métier commun : l’archéologie. Ces deux trentenaires travaillent au service archéologie de la Métropole, piloté par Fabien Blanc-garidel. Encore des métiers passions bien méconnus du grand public.
« Je remonte le temps »
Et pourtant, lorsque la collectivité a des projets de restauration ou de construction, bien souvent ces deux femmes interviennent. « Je suis dendrochronologue, pour résumer j’étudie la datation du bois », explique Lisa Shindo. Indispensable, par exemple, pour connaître l’âge d’un vieil édifice. Là, c’est la partie d’élodie Sanchez qui complète : « Lorsqu’on nous demande de retracer l’histoire d’un bâtiment, comme une église, nous nous appuyons sur différentes données : les écrits – lorsqu’il y en a – les critères stylistiques, la présence de sépultures, etc. Mais aussi le bois. Cela va nous aider à identifier soit la période de construction, soit les différentes restaurations. Finalement, je remonte le temps pour écrire son histoire. »
« Je sais quel était le climat lorsque l’arbre a poussé »
Dans ce cas, Lisa Shindo s’appuie soit sur des carottages (elle récupère un boudin fin creusé dans un tronc ou une poutre, comme on pourrait faire dans de la glace ou de la terre) soit sur des sections de bois si la poutre a été ôtée. « Je vais alors observer les cernes, c’est-à-dire les différents anneaux de croissance : un cerne correspond à une année. Et si le climat a été favorable il, est large et à l’inverse s’il a été rude, il est fin. Grâce à cela, je sais quel était le climat lorsque l’arbre a poussé. Je compare avec les référentiels dont je dispose, quand j’en ai. Cela me permet de dater la période de vie de l’arbre. C’est parfois compliqué car pour comparer, il faut disposer de référentiels de la variété d’arbres. Or, plusieurs essences ont été utilisées au fil des siècles dans la région donc
on ne possède pas encore tous les référentiels. »
En revanche, la scientifique pourrait en réaliser par exemple si de gros arbres étaient déracinés, ce serait l’occasion de récupérer une coupe.
Le travail des deux spécialistes est utile puisqu’il permet de guider les opérations de restauration. « Parfois, on redécouvre l’histoire d’un lieu, comme ça a été le cas d’une chapelle à Saint-jeannet, raconte Élodie Sanchez. Nous
nous sommes aperçus qu’il s’agissait de la réduction d’une église plus grande. C’est la même idée pour l’église de la place Saint-françois à Nice, qui date du XIIIE siècle et qui avait été considérablement modifié au fil du temps. »