Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Rats et pigeons : « Dans le quartier, ça va exploser »
Accusée par ses voisins de les nourrir, une habitante de Cagnes-sur-mer a été condamnée à deux reprises. Une pétition tourne dans le voisinage et le maire annonce saisir le procureur.
Dans le quartier, ça va exploser. » Cette habitante du chemin Sainte-colombe, à Cagnes-sur-mer, est à bout de nerfs. Son voisin, assis à côté d’elle à l’assemblée générale du comité de quartier de la route de Vence qui a eu lieu mercredi 20 mars, est à cran lui aussi.
Le problème ? Une habitante qui – depuis 2021 – est soupçonnée de nourrir les pigeons dans son jardin. « On ne peut plus mettre de linge à sécher dehors, ni boire un café dans nos jardins, il y a des fientes partout », raille la même habitante.
Pire : selon les mêmes riverains, la retraitée, qui vit seule, nourrirait aussi les rats. Soixante personnes ont signé la pétition lancée par le comité de quartier. Faisant presque autant de commentaires : « Rats en quantité insatisfaisante » ; « Trop de pigeons, ça suffit ».
Tous font état de présence de rats en grand nombre et d’envolées quotidiennes de centaines de pigeons.
« Je vais saisir le procureur »
Depuis deux ans, des procédures judiciaires ont été entreprises par certains habitants du chemin. Un huissier assermenté s’est rendu sur place et a fait des constatations. Par deux fois, l’octogénaire mise en cause a été « condamnée par le parquet de Grasse », a rappelé le maire. « Elle se dit épuisée de la situation, elle vendrait ses biens pour faire face à ses dépenses judiciaires qui s’élèvent à plus de 12 000 euros », a dépeint Louis Nègre.
Avant de poursuivre : «Ily a un vrai problème. C’est anormal. Elle est connue par la justice, par la police. C’est une personne qui, a priori, à toute sa tête. Son logement est entretenu et rangé. Beaucoup de gens sont allés la voir mais ça continue. Je vais donc saisir le procureur de la République de Grasse parce que c’est un dossier qui relève du parquet. »
En parallèle, l’adjointe au maire en charge du Social s’est engagée à rencontrer la personne « à nouveau »
afin « de lui expliquer le désordre qu’elle cause ». « On va essayer de l’accompagner », a promis Noëlle Palazzetti.
Une cause perdue pour certains habitants qui en ont ras le bol de « payer des dératisations », de voir « des rats qui grouillent par centaines » ou de craindre pour la santé « très fragile »
de personnes « âgées et malades ».