Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
La visite du ministre Stanislas Guerini bute sur un bouton
Tout avait pourtant bien commencé. La visite de Stanislas Guerini a démarré pile à l’heure, jeudi matin, dans le quartier populaire de l’ariane. Le ministre de la Transformation et de la Fonction publique venait constater « sur le terrain » combien les efforts en matière de protection des agents, initiés en septembre dernier avaient été suivis d’effets.
Pour cela, le maire de Nice, aux côtés de son premier adjoint Anthony Borré et du député de la circonscription Philippe Pradal (Horizons), l’a accueilli à la maison France services. Un lieu « petit mais efficace », glisse un médiateur, qui a accueilli l’an dernier 6 200 usagers. Guerini écoute attentivement, multiplie les questions, félicite ces petites mains qui « rendent de grands services ». Puis aborde la raison de sa visite : « Et pour la sécurité ? Vous avez un bouton d’alerte ? »
Un agent opine du chef : « Oui, nous l’avons, mais il n’est pas encore actif. » Le ministre s’étonne : « Donc pour l’instant, il ne sert à rien ? » L’agent confirme, vaguement gêné, précisant que « le choix de l’opérateur est en cours ».
Christian Estrosi blêmit. « Il n’y a aucun prestataire à chercher. Il n’y a qu’un réseau, c’est celui de la Ville de Nice. Ce point sera réglé dès la semaine prochaine ! »
« Dès cet après-midi », renchérit son bras droit, Anthony Borré.
« Il suffit d’appuyer sur ce bouton »
La visite s’achève. Visiblement contrarié, le maire accompagne son invité à l’extérieur du bâtiment, jusqu’à l’angle de la rue où s’élève une borne d’appel d’urgence. « Il suffit d’appuyer sur ce bouton pour être mis en relation avec la police municipale, indique l’édile. La vidéoprotection est aussitôt activée. S’il y a un incident, on peut tracer le ou les auteurs jusqu’à leur interpellation. »
Le ministre hoche la tête. «Le mieux, c’est d’essayer », enchaîne l’élu niçois. Anthony Borré sourit : « Les agents qui vont vous voir à l’image vont être surpris ! »
Un bip retentit. Puis un second. Une voix s’élève : « Vous allez être mis en relation avec la police. Ne quittez pas, un opérateur va vous répondre. » L’annonce est répétée plusieurs fois en trois langues. Trente secondes passent. Puis une minute. Christian Estrosi toise son premier adjoint qui s’esquive pour passer un appel téléphonique. Encore une minute. Deux. Trois. Une collaboratrice de Stanislas Guerini s’approche, diplomate : « Nous sommes attendus à La Trinité ». Le ministre et les officiels s’engouffrent dans leurs voitures. Un témoin soupire à mots couverts : « Ah la technique, hein… Quand ça veut pas ! »