Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Falicon : « Pas de vision claire pour le village »
Lucas La Rosa-serafin ne cache pas son agacement à la lecture des déclarations faites par Anaïs Tosel, ce lundi dans nos colonnes. Entre l’édile de Falicon et son expremier adjoint, démissionnaire fin 2022, la guerre se prolonge. Et aucune trêve ne pointe à l’horizon. Pour cause : l’enfant du village, devenu aspirant maire, souhaite répondre à celle qui était sa tête de liste en 2020, après qu’il lui a cédé sa place.
Anaïs Tosel vous accuse de souvent mentir sur les réseaux sociaux. Et en retour, vous la traitez aussi de menteuse…
Ses accusations sont graves. S’il y avait eu un minium de fondement, elle m’aurait déjà attaqué en diffamation. En réalité, elle n’a jamais démontré un quelconque mensonge. Elle ne supporte simplement pas la critique.
Vous persistez à dire que la maire dirige seule la commune. Parce que vous êtes le seul opposant face à son écrasante majorité ?
N’oublions pas que son mandat a été jalonné par 15 démissions dont neuf au sein de sa majorité. Une telle instabilité, c’est inédit à Falicon. Son absence de remise en question a fini par décourager les opposants.
Malgré tout, quatre d’entre eux ont rejoint la majorité l’an dernier…
Ça n’est qu’un coup de communication. Pour sauver la face, c’est elle qui a demandé aux membres de la liste d’opposition Vivre Falicon de se rallier à la majorité. Ils ont certainement accepté par ambition, pour être bien placés sur la liste de 2026.
Peut-être est-ce un moyen de mieux faire entendre leurs voix ? Contrairement à vous, dont les propositions ne sont jamais retenues.
Leur intégration n’a rien changé à la politique municipale. Ils se sont conformés à la majorité. Quant à mes nombreuses propositions, elles sont toujours restées lettres mortes, en effet. Je ne peux que déplorer ce manque de transparence, de confiance, de considération.
Vous fustigez une gestion communale au jour le jour. Pourtant, des projets pour les décennies à venir ont été concrétisés sous cette mandature : la rénovation du stade, une école et une médiathèque rutilantes.
Concrétiser ne veut pas dire impulser. Le projet de l’école, qui donne désormais un second souffle au village, a été lancé par l’ancienne municipalité. Madame Tosel n’a fait qu’inaugurer la livraison de trois ans de travaux. Avant, il y a eu toute la préparation administrative. En fait, je ne lui incombe pour seule réalisation que la rénovation du stade de foot. Parce que je considère que la médiathèque a été largement portée par le Département.
Quand Madame Tosel assure « lutter contre la bétonisation à outrance » avec un PLUM restrictif, pourquoi bondissezvous ?
Parce que le Plan Local d’urbanisme Métropolitain n’est pas le même sur toute la commune. À l’aire St-michel, la hauteur maximale passe de 7 mètres à 9 mètres. Et la constructibilité d’une parcelle bondit de 10 % à 50 %. Il ne faut pas ensuite se plaindre qu’il y ait de la pression foncière.
Vous vous en plaignez ?
Pour l’aire St-michel, construire habitations et commerces pourrait redynamiser le secteur. Mais dans ces cas-là, il faut l’assumer jusqu’au bout. Ce que ne fait pas Madame Tosel. Elle mène un double jeu avec les promoteurs. Elle n’a pas de vision claire pour ce quartier en particulier et pour le village en général. Ça n’est pas la vision que j’ai pour Falicon.
Vous parlez comme si vous étiez déjà en campagne pour 2026. Est-ce le cas ?
Deux ans, c’est assez loin et je n’ai pas encore constitué de liste. Mais oui, en effet, comme je ne m’en suis jamais caché, devenir maire a toujours été un rêve gosse.
Un gosse, n’est-ce pas ce à quoi vous renvoie Anaïs Tosel, quand elle évoque l’inexpérience
« d’un très jeune homme » ?
J’ai 27 ans cette année. Abaisser le débat à ce genre de considération, c’est indigne de sa part. Cette discrimination sur mon âge est du même acabit que la discrimination dont les femmes peuvent être encore victimes en politique. La gestion des communes exige de plus en plus de bagages techniques. Que j’ai en ma possession depuis l’obtention, en octobre, de mon master 2 « expertise du politique et des affaires publiques ».