Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
La Trinité investit dans les écoles et la culture
9 millions d’euros sont prévus pour les investissements. Parmi eux : la salle culturelle, projet phare du maire et de gros chantiers pour rénover les établissements scolaires.
Doubler l’investissement tout en réduisant la dette et les d’impôts. Ce triptyque budgétaire, voté jeudi à La Trinité, peut paraître contradictoire. Et pourtant. Le maire, Ladislas Polski (divers gauche), rappelle victorieusement qu’en ce début d’année 2024, « la situation financière de la commune continue de s’assainir ».
« Salle culturelle pharaonique » pour l’opposition
Mais avant même le début des débats de ce conseil municipal, l’argument a fait bondir les trois membres du groupe d’opposition « La Trinité qui vous ressemble ». En vif désaccord avec la présentation du budget, ils ont décidé de quitter la salle. « Nous aurions voté contre votre stratégie d’emprunt bancaire et de votre politique fiscale qui ne servent pas à diminuer les impôts des Trinitaires. Mais qui sont utilisés pour la construction de votre salle culturelle pharaonique », s’est justifié Isabelle Martello.
« Tout ce que nous faisons, nous le
faisons pour faire avancer la Trinité », lui a vivement rétorqué l’édile. Qui n’a tout de même pas eu le champ libre pour le reste des débats : restait à convaincre Virginie Escalier. L’opposante du Rassemblement national a tiqué, entre autres, sur les 9 millions d’euros d’investissements prévus pour 2024.
Un montant historique représentant le double de ce qui avait été alloué en 2020, quand Ladislas Polski a été élu. Un effort qui exige 1,2 million de nouveaux emprunts. Quand, au même moment, la dette fond de 800 000 euros et que la
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taxe foncière passe de 57 % à 47 %. Une baisse qui « sera maintenue jusqu’à la fin du mandat », a promis le maire.
Cédric Omet, directeur général des services (DGS), décrypte en marge des débats. « Depuis notre sortie du réseau d’alerte des finances publiques en 2020, c’est la deuxième année consécutive que nos investissements sont supérieurs aux remboursements. Le résultat d’une cascade de 110 mesures d’économies de gestion. »
Une chasse aux dépenses inutiles incitant, par exemple, à la mutualisation des imprimantes et la fin des impressions couleurs dans les services municipaux. Ce qui apparaît comme un détail fait en réalité l’économie de 20 000 euros. Toutes ces petites mesures mises bout à bout, en plus « d’une gestion très stricte des ressources humaines » et de « l’effort des contribuables », ont permis de générer, en 2023, un fonds de roulement de 2,2 millions d’euros.
Travaux de rénovation dans les écoles
Une somme qui viendra renforcer l’autre pan de la stratégie de financement trinitaire : « La recherche systématique de subventions. » Le DGS déroule : « Sur les 6 millions que coûte la future salle culturelle, nous espérons nous en faire financer la moitié. » Ainsi, le dossier remplit des critères acoustiques ouvrant jusqu’à 200 000 euros d’aide du Centre national de la musique. Quand « la qualité environnementale » du bâtiment, avec ses panneaux solaires et sa récupération des eaux de pluie, pourrait débloquer 2 millions d’euros auprès de la Région et de l’état. Celui-ci finançant déjà, au travers de son Fonds Vert, 495 000 euros sur les 600 000 que coûtent les travaux de rénovation énergétique des écoles. 1. En 2020, la dette grimpait à 20 millions d’euros contre 13 millions actuellement.