Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

Trop de béton à Saint-isidore ?

L’adjointe au maire de Nice déléguée à ce territoire pense qu’il est trop urbanisé. Monique Bailet pointe du doigt l’état et certains propriétai­res.

- Saint-isidore. OLIVIER SCLAVO osclavo@nicematin.fr

On a trop urbanisé à Saint-isidore. » Monique Bailet n’a pas mâché ses mots le 21 février quand elle argumentai­t face à un certain nombre de propriétai­res terriens de la plaine du Var. Elle s’exprimait lors de la réunion publique de la Métropole Nice Côte d’azur sur la mise en conformité du Plum (Plan local d’urbanisme métropolit­ain) pour la zone d’aménagemen­t concerté Parc Méridia. Dans le public, on défendait le souhait d’avoir plus de libertés dans le devenir des terrains et ce qu’il y sera construit dessus.

La ligne de la Métropole et de l’établissem­ent public foncier Ecovallée est à l’opposé : une réflexion globale. C’est dans ce sens que l’adjointe au maire déléguée au territoire Nice-ouest illustrait sa réflexion, très directemen­t : « L’urbanisati­on de Saint-isidore s’est faite sans outil d’urbanisme, sans réflexion [...]. Ce sont les propriétai­res qui ont valorisé leurs terrains et c’est la collectivi­té qui doit réaliser les équipement­s publics. [...] Si on laisse les initiative­s privées se développer ça ne fonctionne pas. »

Un « frein sur les permis de construire »

« On est contre rien mais pour que les choses soient faites dans la logique, abonde, de son côté, le président du comité de quartier Saint-isidore. Tant que les voiries ne sont pas faites ce n’est pas possible. Pour nous ça devient difficile alors que certains propriétai­res ne vivent pas là. » Monique Bailet évoque alors un « veto » émis par la Ville « sur tous les permis, dans l’attente de la production d’une étude sur Saint-isidore ». C’est-à-dire ? «Ona mis un frein et réduit les droits à construire dans le cadre du Plum », nous préciserat-elle plus tard. L’élue niçoise assure aussi que la municipali­té rend des avis qui « sont la plupart du temps défavorabl­es car il faut réfléchir aux équipement­s, aux voiries ».

« Il y a eu des bâtiments qui ont été faits et qui se sont retrouvés inondés lors des dernières grosses pluies. On a recherché les permis de construire. Certains ont été accordés à des endroits un peu douteux », ajoutera Maurice Tornesi. Monique Bailet dévoile aussi qu’une « étude » a débuté. Menée par « les services de l’urbanisme de la Métropole », entre « Lingostièr­e et Les Arboras » elle doit notamment répertorie­r « quels étaient les terrains qui pouvaient accueillir des immeubles, où garder des espaces naturels ».

L’adjointe au maire de Nice a pointé du doigt l’état qui « donne des permis » là où la Ville s’y refuserait. « Christian Estrosi est intervenu auprès du préfet » pour le signaler.

« On a des permis qui sont remis à l’étude et, résultat des courses, c’est l’état qui va gérer ça », dénonce Maurice Tornesi.

« L’état ne se rend pas compte de ce qu’il fait », a lancé Monique Bailet qui « souhaite garder une ambiance village »

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(Photo d’archives Eric Ottino) L’avenue Augustevér­ola, axe central du quartier Saint-isidore, le 25 février 2021.

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