Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Un arrêt de bus jugé trop dangereux à La Gaude
Absence de passage piéton et de trottoirs, des voitures qui roulent trop vite... Un arrêt de bus desservant école primaire et collège est considéré comme trop risqué par les parents du quartier.
Pas de passage piéton. Pas de trottoirs. Pas de terreplein. Une route « mal éclairée. » Un marquage au sol effacé. L’arrêt de bus Les Pins, sur la route de Saint-laurent, à La Gaude, est jugé « trop dangereux » par plusieurs parents du quartier. Prescilla, maman de jumelles âgées de dix ans, partage : «Le problème a été signalé il y a deux ou trois ans pour la première fois et depuis, rien n’a été fait. La mairie m’a dit d’écrire à Scolabus, ce que j’ai fait. On m’a répondu récemment qu’il n’y avait pas assez d’usagers qui utilisaient cet arrêt. Donc ils ne feront rien. La vie d’un seul enfant ça ne vaut pas assez apparemment. »
Deux enfants s’arrêtent et prennent le bus à cet arrêt, prévu pour emmener les écoliers au domaine de l’étoile et les collégiens à Saintjeannet. Boris, un voisin, relève : « Ils disent que cet arrêt n’est pas assez fréquenté pour faire des travaux, mais peut-être qu’il n’est pas assez fréquenté parce que justement il est dangereux, non ? » Le
serpent qui se mord la queue.
« On n’est pas dans les normes »
Boris, lui-même père de deux enfants, soutient : « Je ne pense pas qu’on soit dans les normes des arrêts de bus qu’il y a en ville. Donc
on est quoi, des citoyens de seconde zone ? Les gens qui nous imposent ça, je suis sûr qu’ils ne laisseraient pas leurs propres enfants descendre à cet endroit. Personnellement, je ne m’imagine pas un jour laisser mes enfants descendre là, pas avant quinze ans en tout cas. Heureusement
qu’on arrive à s’organiser autrement pour ne pas qu’ils aient à prendre le bus. » Il souligne par ailleurs : « C’est une zone à 30 mais les gens roulent bien trop vite et il n’y a jamais de contrôle. Il y a un passage surélevé, mais ça ne suffit pas. »
Prescilla affirme que la police municipale aurait même déjà escorté les enfants à la nuit tombée,
« voyant que c’était compliqué pour eux. »
Son mari vient chercher leurs deux filles chaque soir, pour les raccompagner jusqu’à la maison.
« Elles m’appellent quand elles partent, et quand elles arrivent », relate-t-il, en les attendant. « Elles ont dix ans et on ne peut même pas les laisser prendre le bus toutes seules, alors que c’est juste à côté. »
Il raconte même qu’un autre voisin, devant la dangerosité de l’axe et l’absence de passage piéton, prend sa voiture pour traverser la rue et emmener son enfant à la crèche située... juste en face.