Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Basket : « Ce qu’elles ont fait, c’est exceptionnel »
La saison a été un peu folle et éprouvante pour les Niss’angels mais les basketteuses niçoises ont validé leur maintien en ligue 2, samedi, grâce à un décoiffant succès face à Chartres (89-68).
Cette saison fut tout, sauf un long fleuve tranquille pour le basket niçois… Après avoir écopé de 4 points de pénalité au classement (1), contraint à de nouveaux arbitrages budgétaires et à rompre le contrat de deux de ses recrues, le Cavigal savait, qu’en plus d’avoir à traîner un statut de promu dans ce championnat, il ne pouvait se façonner un avenir que dans la difficulté. Que rien ne lui serait épargné afin de pouvoir conserver sa place à la table des clubs qui comptent sur l’échiquier du basket féminin tricolore.
Pourtant, même pris dans des vents contraires, aucune Niss’angels n’a jamais donné l’impression, ces derniers mois, de réellement douter. Samedi, dans une salle Leyrit chauffée à blanc, Cammas et ses copines, portées par une Ejiofor à l’adresse diabolique (23 points, huit rebonds) mais aussi, visiblement, par un petit supplément d’âme (le souvenir du match aller, où elles ont eu le sentiment de ne pas avoir été respectées ?), ont offert à leur supporter un moment rare de basket. L’emportant de 21 points (89 à 68) contre Chartres (Eure-etloir).
« Une petite parenthèse de satisfaction »
Dynamitant sans vergogne la meilleure défense du championnat, bousculant tous les repères existants. Et témoignant ensuite de suffisamment d’envie, d’abnégation, et surtout de talent, pour ne plus rien lâcher jusqu’à ce que le buzzer délivre enfin les âmes angoissées.
Un soir d’ivresse vécu si intensément que même leur coach, pourtant aussi stoïque que pointilleux en temps normal, a eu bien du mal à redescendre de son petit nuage lorsqu’on l’a invité à disséquer la performance de ses filles. « Ce qu’elles ont fait, c’est vraiment exceptionnel. C’est probablement la première fois de toute ma carrière que j’assiste à un début de match de ce niveau, glisse, à chaud, Alexandre Michaïloff. Notre plan de jeu, c’était de jouer up tempo, c’est-à-dire vite, mais avec justesse, pour imposer à cette équipe un rythme qu’elle n’aime pas et l’obliger à défendre très tôt. Et ça s’est déroulé à la perfection, avec une réussite parfois insolente. Cette réussite, c’est mes joueuses qui ont su la provoquer. Elles étaient dans ce qu’elles savent faire. » Pour l’homme, l’instant était d’autant plus jouissif qu’il donnait du sens à tous les efforts investis depuis l’officialisation de la montée en LF2. « Après tout ce qu’il nous a fallu traverser, je peux enfin m’accorder cette petite parenthèse de satisfaction. C’est la première fois, depuis deux ans, que je peux savourer comme ça. Pour autant, je n’oublie pas que ça a aussi souvent été un enfer. Heureusement que j’ai toujours pu compter sur le soutien de ma famille, sans quoi ç’aurait été franchement compliqué. »
Un centre de formation en gestation
Le président, Diego Noto, porté aux affaires en tout début d’exercice, après que Franck Faraut a choisi de quitter son fauteuil de président, ne boudait pas davantage son plaisir. Mais n’a pas non plus attendu que le maintien soit acté pour se projeter vers un avenir à moyen et long terme. La création, dès la saison prochaine, d’un centre de formation « performant » était déjà au centre de ses pensées. «Au Cavigal, il n’y a pas que les pros. On a au total 613 licenciées dont 90 % de moins de 18 ans. Notre priorité, c’est de se doter d’un outil qui leur offre un accès possible au professionnalisme. Et comme on est le seul club de ce niveau à 400 km à la ronde, ce centre va nous permettre de former l’élite de demain. Pour ça, on va miser sur un recrutement local. »
En attendant que ce projet prenne vie, le Cavi’ a encore un dernier match de phase régulière à disputer, samedi, à Leyrit, face à Feytiat (Haute-vienne). Un match qui, en cas de victoire, pourrait déboucher sur un Top 8 et une qualification pour les play-off ! Autre dinguerie… 1. Lors de son passage devant la Commission de contrôle de gestion de la fédération, sanction ramenée à 3 points en appel (notre édition du 17 janvier).