Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Ce curé fait revenir les
Depuis qu’il est nommé à la paroisse Saint-charles-de-foucauld, à l’est de Nice, le père Gil Florini, prêtre hors norme, rallie de plus en plus de monde grâce à des actions inédites.
Le père Gil Florini. Nommé depuis le 1er septembre à la tête de Saint-charles-de-foucauld. Une paroisse qui regroupe sept églises à l’est de Nice. Dans des quartiers excentrés, pas toujours faciles. Et pourtant... Depuis qu’il est le curé de cette circonscription ecclésiastique bigarrée, implantée au milieu de communautés aux croyances différentes, il multiplie non pas les pains mais les succès. Sur le terrain. Auprès des fidèles. Auprès des riverains. Auprès des commerçants. Rassemblant de plus en plus de monde. Alimentant les conversations. Sa soupe impopulaire (notre édition du 24 janvier), sa distribution de bugnes, sa bénédiction des amoureux ont fait un sacré triomphe dans la rue.
« Plus on se connaît, plus on s’accepte »
Lorsque sa puissante personnalité auréolait l’église Saint-pierred’arène, où il officia 25 ans, c’était pareil. Pourtant, il s’en défend : « Je ne duplique rien. C’est une impression. J’essaie de faire des choses qui provoquent un peu. La soupe impopulaire ? L’idée, c’est
Le père Gil Florini, curé de la paroisse Saint-charles-de-foucauld, ici devant l’église Saint-roch : le renouveau d’une foi de proximité.
de dire que les gens existent, qu’ils soient SDF ou non, c’est de susciter des rencontres, c’est de faire prendre conscience qu’on peut venir dans une église que nous laissons accessible aux fidèles, au public, toute la journée comme à Saintroch.
Soyons ouverts. »
On appelle ça la foi de proximité. Celle que Jésus avait chevillée à son être de lumière. Plus intelligente, plus attractive, plus efficace que des bondieuseries hermétiques et rébarbatives. Jésus
ouvrait parfois sa gueule. Gil Florini aussi. Pas du genre béni-ouioui, le Niçois garde les pieds sur terre. « Effectivement, cela peut arriver que je m’engueule avec certains mais c’est la vie normale. Et plus on vit ensemble, plus on se connaît, plus on s’accepte. Il ne faut pas élever ou conserver des murs, car ils rendent jaloux. »
« On est là pour s’écouter »
Le dimanche ? Une semaine il est à Saint-roch, une autre à l’ariane et à Bon-voyage. Petit à petit, davantage de monde emprunte son sillage : « On est là pour s’écouter. Mes collaborateurs fonctionnent de la même façon, essayant toujours de trouver une solution. Il y a une équipe d’animation pastorale dans chaque église plus un conseil commun dans lesquels chacun est responsable de son lien, de son activité. Je ne viens pas enlever l’autonomie. »
Peut-être mais il contribue à booster, en les initiant ou en les renforçant, les requêtes éparses. « Les gens ont des envies ? Alors, il faut les aider à les vivre avec des fêtes, des ouvertures, des concerts, en leur donnant des clés. Les gens sont négatifs si on les prend à rebroussepoil. Ayons un regard positif. Je ne m’inquiète pas du qu’en-dira-t-on. Bien faire et laisser braire...»