Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
« Le travail n’est pas terminé »
Président de la commission fédérale des arbitres et membre du Comex de la FFF, le Niçois Eric Borghini va briguer, en octobre, un troisième mandat à la tête de la Ligue Méditerranée.
Vous vous représentez pour un 3e mandat à la Ligue Méditerranée, pourquoi ?
En cas de réélection, ce serait mon troisième et dernier avec une équipe renouvelée. Le travail n’est pas terminé. Il faut du temps pour faire avancer certains dossiers, dont un que je tiens à terminer : le Campus. C’est une très grosse opération qui porte sur 30 millions d’euros, le projet le plus structurant de toute l’histoire de la ligue. Il est destiné à offrir au football sudiste un lieu remarquable de modernité et de technologie pour la formation des joueurs. L’idée, c’est d’accueillir sur un même site, le siège de la ligue, le pôle espoir masculin et féminin, l’institut régional de formation du football, un pôle santé, des terrains de grands jeux... Ce sera un outil génial pour développer le football.
Où en est-on de ce projet ?
On est dessus depuis 1996. On a trouvé le terrain à Ventabren (Bouches-du-rhône), près d’aixen-provence. Maintenant on est dans la phase administrative de levée des réserves avec les services de l’etat, une enquête publique va commencer sur site...
A quand la première pierre ? J’espère qu’en tout début d’année prochaine on pourra commencer et inaugurer en 2026-2027. Celui qui s’est déjà présenté contre moi était contre (François Ponthieu), il y a quelques individualités du district de Provence qui sont hostiles à ce projet pour des raisons idéologiques et d’opposition. J’y vais avec mes idées.
Votre directeur général a été
A 62 ans, Eric Borghini veut repartir pour un tour à la tête de la Ligue.
licencié pour des faits présumés de harcèlement et d’agression sexuels sur une employée. Ne craignez-vous que ça fasse tache pour votre candidature ? Dans cette affaire je pense que la Ligue a été exemplaire, on a traité ce dossier en un mois. Les faits m’ont été signalés le
9 janvier, le 9 février la décision était prise de se séparer du directeur général. Je pense que l’immense majorité des électeurs, clubs et districts, retiendront que ma main n’a pas tremblé, que j’ai fait passer l’éthique de la Ligue avant toute autre considération et que la continuité du travail du service aux clubs a été maintenue puisque le directeur général adjoint (Arnaud Doudet) a accepté d’être le nouveau directeur général depuis le 1er mars. Il n’y a pas eu de rupture dans la continuité du service. A ce
stade, la personne n’a pas déposé plainte. Le jour où on m’a fait le signalement, j’ai déclenché une enquête interne prévue par le Code du travail. Cette enquête a duré une quinzaine de jours, le personnel a été entendu, un rapport m’a été remis et nous avons tiré la conclusion qu’une convocation pour un entretien préalable à une sanction disciplinaire pouvant aller jusqu’à un licenciement était nécessaire. Cet entretien a eu lieu et à l’issue on a estimé que le lien de travail ne pouvait plus être maintenu.
Quel bilan tirez-vous des quatre années de votre second mandat ?
Il est globalement positif. Je pense que les clubs sont plutôt satisfaits du fonctionnement de la Ligue. On a mené à bien pratiquement tous les projets dans notre programme : tout ce qui concerne la formation, la politique RSE-RSO (développement durable à moyen et long terme, ndlr), on a bien travaillé en faveur de la lutte contre les incivilités... Contre la violence on a fait des choses mais aussi pour le développement du football féminin, on a accueilli des équipes de France, des grandes manifestations...
La création à venir du championnat Régional 3 en seniors masculins ne fait pas l’unanimité...
Deux districts étaient contre cette décision, la Côte d’azur et la Provence. Mais le projet est passé avec 58 % des voix, vote des clubs et des districts. Le R3, qui existe déjà dans toutes les autres ligues, commencera la saison prochaine. Avec la réforme des championnats nationaux seniors, si on n’avait pas créé de R3, un club qui finissait 6e de R2 pouvait se retrouver rétrogradé en district. Ce nouveau championnat sera un peu comme un sas pour arriver dans l’élite régionale. Il n’y aura plus qu’une seule montée de D1 à R3 donc le niveau du district ne baissera pas puisqu’une équipe qui aurait pu monter y restera.
J’ai fait passer l’éthique de la Ligue avant tout. ”