Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
La Victorine le printemps du cinéma ?
C’est un véritable renouveau des mythiques studios que la Ville espère. Elle en a confié les clés, pour 35 ans, à un nouvel exploitant. Dont voici les projets.
Il y eut le temps de la splendeur. Les grands tournages. Les stars mondiales. Le clinquant. Et puis ce fut le trou d’air. Au tournant des années 70 et 80. Virage mal négocié. Voie de garage. La Victorine ? Vieillotte. Poussiéreuse. Dépassée. « Ça périclitait », dira même Christian Estrosi. Jusqu’à 2017 que la municipalité reprenne en main les célèbres studios. Réveil. Montée en puissance. Plafond de verre ? Pour éviter de s’y cogner la tête, la Ville a voulu ouvrir l’ère de la modernité.
C’est le sens du partenariat entériné hier, à l’issue d’un vote en conseil municipal dans la matinée, avec un consortium composé d’une société de production parisienne, Color, et de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) Nice Côte d’azur.
Consortium qui va exploiter, pour les trente-cinq prochaines années, les mythiques studios créés en 1919 et dont le foncier appartient à la Ville. Au passage, quelque 37 millions d’euros y seront injectés, ce que la municipalité n’avait « pas les moyens de faire », souligne le maire de Nice.
Grands travaux
L’objectif ? Retrouver le lustre d’hier en accordant les lieux aux exigences d’aujourd’hui. Ce qui commence par des grands travaux, détaille le fondateur et président de Color, David Danesi, venu faire le tour du propriétaire hier aprèsmidi. « Certains plateaux vont disparaître, d’autres vont être reconstruits, dont un qui atteindra 2 000 m² alors, qu’actuellement, le plus grand fait 1 200 m². Et ceux qui restent vont être entièrement rénovés» selon des plans élaborés avec le cabinet d’architectes niçois Février-carré. Premiers coups de pioche espérés dans un an.
Enthousiaste, le spécialiste de la postproduction (1), et en particulier des effets spéciaux, est déjà comme chez lui dans « le plus beau studio de cinéma en France. Un site exceptionnel, rien que par l’histoire qu’il raconte. C’est le seul qui a vue sur la mer. Et aucun n’est agencé comme ça. Ici, on se sent dans un village, pas dans une cité industrielle. »
Le producteur va progressivement transférer une partie de ses équipes parisiennes mais aussi recruter sur place. À commencer par un chef machiniste à plein temps. Un poste qui n’existe pas aujourd’hui, assure-t-il, et dont la mission sera de « répondre aux appels d’offres et dynamiser notre positionnement ».
L’objectif ? Avoir sur place des équipes de postproduction, notamment spécialisées dans les effets spéciaux et la 3D, mais aussi « attirer davantage de tournages» (160 jours en 2023). Si rien n’est signé, « certains projets se profilent », promet-il, sans donner de nom.
Une école de cinéma
Et ce n’est pas tout. Le projet du groupement baptisé « Victorine Studios », et dont la présidence sera assurée par Jessica Bovis pour le compte de la CCI, comprend également un volet formation. Une école des métiers du cinéma verra donc le jour à la Victorine. « Pas un déménagement : une création », assure Jessica Bovis. Le campus (adossé à un nom prestigieux ?) « formera de A à Z à tous les métiers du cinéma ». Aucune date d’ouverture n’a été avancée. Les nouveaux maîtres des plateaux doivent s’installer officiellement à Niceouest à compter du 1er septembre. Mais en coulisses, les grandes manoeuvres ont commencé. Action ! 1. Ensemble des opérations qui finalisent la fabrication d’un film : montage, mixage audio, etc.