Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Ces bouchers fiers de proposer une vache primée
Attachée à la race parthenaise, la boucherie Beltrando, à La Colle-sur-loup, a acheté la médaille d’or du concours agricole du salon de l’agriculture de Paris. Une première en 30 ans.
Jean-claude Beltrando n’est pas reparti de Paris les mains vides. Ce boucher – installé à La Colle-sur-loup depuis cinq ans – a acheté le premier prix, de la race parthenaise, du concours agricole. La vache médaille d’or.
Une première pour ce professionnel qui a 30 ans d’activité derrière lui. « J’ai toujours acheté des premiers prix mais jamais celui-là. C’est le plus prestigieux. C’est celui qui valorise le plus le travail des éleveurs », souriait le quinquagénaire, mardi matin. La première partie de la bête est arrivée en fin de matinée le jour même. La deuxième est censée être livrée en fin de semaine.
« Elle a été bichonnée, plus soignée »
Cette race, originaire des Deuxsèvres, Jean-claude Beltrando la travaille depuis quinze ans. « On est Label rouge depuis 2017. Pour moi, la parthenaise, c’est la meilleure des races. Le cahier des charges est très strict. La bête doit se promener au moins six mois par an et manger de l’herbage
naturel. Sa finition se fait enpré» , détaille le professionnel.
Mais alors, en quoi cette vache est-elle différente des autres ?
D’abord, ses dimensions. « Normalement, une carcasse pèse entre 530 et 550. Là, elle fait 666 kilos. » Mais encore ? « Elle a été bichonnée, plus soignée que les
autres. Ça fait des années qu’ils la préparent pour le concours. La viande est de meilleure qualité, elle a un grain formidable et une tendreté optimale. » Afin de tirer ce qu’il y a de mieux de cette bête, l’artisan a demandé aux éleveurs d’attendre avant d’abattre l’animal. « Le salon de l’agriculture est un moment stressant pour eux, je voulais qu’elle soit reposée et qu’elle soit dans de bonnes conditions. »
Vendue au même prix que les autres viandes
Sans entrer dans les détails, Jean-claude Beltrando estime la valeur de la bête à 10 000 euros. Un prix que le boucher ne compte pas faire répercuter sur ses clients : « Je l’ai payée deux fois plus chère qu’une autre mais je la mets au même prix que mes autres pièces de boeuf parthenaise pour les clients. C’est pour leur faire plaisir. » Pour se faire une idée, la bavette de 200 grammes coûte 6,96 euros. D’ailleurs, les demandes pleuvent déjà. « On a juste informé nos clients, plusieurs ont déjà réservé leur côte de boeuf », sourit l’artisan, qui commence à passer la main à son fils Théo. « C’était l’occasion de fêter ça. »