Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Nègre veut le nom des conjoints déjà condamnés
Un mois après le féminicide qui s’est déroulé à Cagnes-sur-mer, le maire a annoncé avoir saisi le procureur afin de connaître « les noms des conjoints déjà condamnés par la justice ».
Un mois jour pour jour après le décès de « Gigi » – la quadragénaire morte sous les coups de son conjoint au Val Fleuri –, le maire de Cagnes-sur-mer a annoncé avoir saisi le procureur de la République, le 21 mars. En tant que premier magistrat, Louis Nègre demande qu’on lui communique « les noms des conjoints qui ont déjà été condamnés par la justice », a-t-il partagé en conseil municipal, ce jeudi. L’édile a rappelé que le compagnon de « Gigi », mis en examen pour meurtre sur concubin et placé en détention provisoire, avait déjà été condamné par la justice en 2014 « pour violences conjugales » sur une autre femme.
« À l’arrivée, il y a des morts »
Même scénario dans le drame qui s’est produit début mars à Villeneuve-loubet où une mère de famille a été grièvement blessée par son conjoint qui était connu de la justice. Une semaine après les faits, la trentenaire était toujours entre la vie et la mort.
En proposant une minute de silence en la mémoire de « Gigi », Louis Nègre s’est dit « fatigué par les discours ».
« J’ai des services sociaux qui ont un devoir de confidentialité, il y a tout pour protéger la liberté individuelle. J’aimerais aussi que les voyous ou les maris qui battent leur femme sachent que, lorsqu’ils viennent à Cagnes-sur-mer, ils sont moyennement bienvenus et que nous, services sociaux de la commune, on pourrait aider éventuellement », a poursuivi le maire. Avant de conclure, face aux élus : « J’ai saisi le procureur pour dire qu’à Cagnes-sur-mer on est volontaire pour l’aider. Parce qu’à l’arrivée, il y a des morts. » Selon le maire, les institutions « devraient échanger davantage pour plus d’efficacité », a-t-il écrit au procureur.
« Gigi » est le deuxième féminicide qui s’est produit ces dernières années dans la cité de Renoir. Salomé, 21 ans, a été tuée dans une ruelle derrière la gare, en 2021, par son compagnon.