Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

Comment s’organise la

La régie Eau d’azur dispose d’une équipe de profession­nels formés à la recherche de fuites. Ils détectent les tuyaux endommagés afin de les réparer.

- AXELLE TRUQUET atruquet@nicematin.fr

Vous entendez le bruit de l’eau qui coule ? C’est un bruit sourd, il faut tendre l’oreille », conseille Thierry Verjus, coordinate­ur des équipes de recherche de fuites à la régie Eau d’azur (REA). Si nous ne captons pas grand-chose, lui est capable de percevoir les ondes sonores infimes qui se propagent dans les canalisati­ons d’eau de la Métropole. Son travail consiste à repérer les fuites afin d’effectuer des travaux pour limiter la perte du liquide précieux.

À la manière des nez parfumeurs, l’oreille de ces chasseurs de fuites est finement aiguisée. « Il y a des sonorités spécifique­s en fonction des matériaux : les tuyaux en acier ou en fonte ne produisent pas le même bruit et pour ceux en plastique, il est très atténué », enseigne Thierry Verjus. Pour mener à bien sa mission, il est équipé de plusieurs appareils. « L’hydrophone est une tige métallique qu’on vient poser dans les bouches à clés qui protègent les vannes permettant de couper l’eau. À l’autre bout, je peux écouter comme si c’était un stéthoscop­e, c’est le même principe. Sinon, je dispose aussi d’un aquaphone qui est cette fois un appareil électroniq­ue permettant d’écouter le sol via une sonde simplement posée par terre. »

Remonter la piste à l’oreille

Le début de la chasse à la fuite démarre. Ce jour-là, Thierry Verjus se rend au croisement des rues d’italie et Paganini. « Des loggers sont disposés aux points que l’on sait sensibles. Ces dispositif­s fonctionne­nt comme des micros : ils écoutent les canalisati­ons la nuit, entre 2 et 4 heures, c’est-à-dire au moment où il y a le moins de sons parasites tels que les chasses d’eau ou la circulatio­n routière. En l’occurrence celui-ci a relevé des bruits. Mon rôle consiste donc à trouver où est la fuite. Pour cela, j’y vais à tâtons : j’écoute chaque bouche à clé et un peu comme un jeu de piste, je me guide aux sons jusqu’à me

rapprocher du point le plus bruyant. »

De point en point, le technicien finit par identifier l’origine de la fuite. « Écoutez : cette fois vous entendez ? » Oui, il y a un grondement qui provient d’une vanne située au 11, rue d’angleterre. Juste devant une boutique fermée. Coup de chance : la responsabl­e entre dans son magasin. Thierry Verjus engage la conversati­on : « Avez-vous remarqué de l’humidité ou quelque chose d’anormal chez vous?» Justement, elle a relevé « depuis un mois un bruit, comme un écoulement. » En se faufilant derrière les installati­ons,

on finit par découvrir un bout de mur sur lequel des traces de moisissure sont apparues, en remontant depuis le sol. « Conclusion : la fuite est située juste en dessous. Comme il n’y a pas de cave, ça veut dire que c’est sous nos pieds. La régie Eau d’azur va se rapprocher du syndic pour expliquer toutes les démarches à effectuer. Car si nous nous occupons des réparation­s, le terrasseme­nt appartient au propriétai­re, qui s’adressera à son assurance. » 1. Sortes de couvercles en métal ronds d’une douzaine de centimètre­s de diamètre au sol.

 ?? (Photos Ax. T.) ?? Thierry Verjus, coordinate­ur des équipes de recherche de fuites à REA, écoute les bruits d’écoulement à travers les bouches à clés.
(Photos Ax. T.) Thierry Verjus, coordinate­ur des équipes de recherche de fuites à REA, écoute les bruits d’écoulement à travers les bouches à clés.
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Dans cette bouche à clé, il y a un logger, une sorte de micro qui enregistre les bruits des canalisati­ons la nuit. S’il capte des sons suspects, un agent se rend sur le terrain pour débusquer l’origine de la fuite.

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