Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Saint-blaise : faut-il choisir la route ou la forêt ?
La commune a eu le feu vert attendu depuis trente ans : une route doit être construite pour relier le village au quartier de la Saoga. Des défenseurs de l’environnement s’y opposent.
Le maire de Saint-blaise a beau être en vacances, il est furax. Ces histoires d’environnement et de défenseurs de la nature qui lui mettent des bâtons dans les roues, ça lui fait perdre ses nerfs. «Ce sont quatre rêveurs qui nous emmerdent », aboie Jeanpaul Fabre.
Il faut dire que le feu vert qu’il attendait depuis trente ans est enfin arrivé. La Métropole Nice-côte d’azur vient d’autoriser l’aménagement d’une véritable route pour relier ce village des collines niçoises à son hameau de la Saoga. Coût prévu : 4,7 millions d’euros pour la collectivité. Sorti de terre ces dernières décennies, ce quartier flambant neuf a fait exploser la population de Saint-blaise, mais n’était pas relié par une route directe. L’accès se fait par le village voisin de Castagniers. Résultat : des habitants qui n’auraient pas le sentiment d’appartenir à leur commune selon le maire, mais aussi et surtout un trajet d’une heure en bus pour amener les enfants à l’école. La commune a donc souhaité faire d’une piste communale d’un peu moins de 2 km un véritable accès routier.
La route traverse une forêt protégée
Problème, cette future route se situe dans un secteur boisé. Riche en biodiversité, selon le président de l’association de défense du vallon de Saint-blaise. Michel Chevallier brandit notamment un arrêté préfectoral de 1990 qui établit plusieurs zones protégées dans ce secteur. « C’est une zone d’un intérêt exceptionnel, un des premiers biotopes de la région. »
Arbres à couper, budget en millions d’euros, prévision de 500 véhicules par jour selon les études de l’enquête Saoga est à 5 minutes de publique… Pour Michel Saint-martin-du-var. Il faudrait
nd Chevallier, le jeu n’en scolariser les enfants
vaut pas la chandelle : là ou à Castagniers… Ou « Cette route va être utilisée alors, si le maire veut construire pour quelques minutes seulement. plus dans le hameau, Le hameau de la qu’il le dise. »
« Retour au temps de Louis XIV »
Jean-paul Fabre s’énerve. Des arbres, ils vont en replanter. Surtout, il est furieux contre « ces attardés» : « S’il ne faut plus rien faire, on peut retourner au temps de Louis XIV. Il y a 126 familles sur Saoga, avec 70 enfants. Il y a une heure de trajet. » Les inscrire ailleurs ? « Vous allez payer, vous, les milliers d’euros de dérogation pour les scolariser dans une autre commune ? »
Quant aux 500 véhicules par jour, qui risquent de changer la nature du secteur… « On a limité le tonnage, pour éviter tous les camions. On ne peut pas faire plus… Ça fait trente ans que je suis maire, ça fait trente ans que je dis que la route va se faire. Les gens ont acheté en connaissance de cause. Mais il ne peut pas y avoir plus de constructions : on ne va pas amener de réseau ou de tout-à-l’égout. »
Il ajoute qu’il souhaite mettre en place une ligne de bus pour relier le quartier à la plaine du Var.