Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

Shimon Peres donne son nom à une esplanade

L’espace, inauguré hier au bout du jardin Albert-1er, porte le nom de l’ancien président de l’état israélien et Prix Nobel de la paix. En hommage à un homme qui a dédié sa vie à son pays.

- CH. R. crinaudo@nicematin.fr

Au bout du jardin Albert-1er, il y a un joli carrousel. Non loin de là, une plaque porteuse d’espoir et de sens : esplanade Shimon-peres. Plaque dévoilée hier après-midi par le maire de Nice, l’ambassadeu­r d’israël en France, Joshua Zarka, et Tsvia Walden Peres, membre du Centre Peres pour la paix et l’innovation et fille de Shimon Peres. Cet ancien président d’israël (de 2007 à 2014), Prix Nobel de la paix en 1994 (avec Yasser Arafat et Yitzhak Rabin pour les accords d’oslo), décédé en 2016, à qui la Ville de Nice a voulu rendre hommage. Une icône de la paix ayant combattu jusqu’au bout de sa vie pour la défense de son pays et le dialogue avec les Palestinie­ns.

Les mots d’une fille

Devant l’immense portrait de l’homme d’état au bon regard, les prises de parole se succèdent. Brossant le portrait d’un humaniste lucide. D’abord, sa fille. Solaire. Vibrante d’espérance : «Mon père était un amoureux de son pays et a contribué à en faire un État démocratiq­ue, sans jamais renoncer à la poursuite d’une paix durable… Il adorait la France pour ses valeurs, sa culture et sa contributi­on à notre jeune État. L’octroi d’une esplanade au nom de Shimon Peres montre que Nice est fidèle à ces valeurs. Surtout en ce moment. »

Comment échapper aux dangers ?

C’est au tour de Christian Estrosi de prendre la parole. Qu’il garde un long moment pour honorer «le fils d’un monde assassiné, qui savait que si un jour Israël déposait les armes, Israël disparaîtr­ait. Alors demander à Israël de déposer les armes, comme certains le font en France – et de quel droit ? – c’est tout simplement demander à Israël de se laisser assassiner… » Et maintenant ? Reprendre le flambeau de

Peres, c’est quoi ? Pour le premier magistrat, le relais est pluriel :

« C’est regarder en face nos fractures françaises, que les attaques du 7 octobre ont révélées d’une lumière crue. C’est être intransige­ant

nd

face à l’antisémiti­sme. Face à l’islamisme.

C’est lutter contre LFI [La France insoumise], qui a la guerre civile comme objectif et l’apologie du terrorisme comme méthode. C’est défendre notre modèle de l’universali­sme républicai­n, car c’est celui qui peut nous permettre d’échapper à tous ces dangers, tous ces confusionn­ismes, toutes ces assignatio­ns identitair­es… C’est ce que je fais en donnant à cette esplanade ce beau nom de Shimon Peres, où il sera en bonne compagnie entre l’allée Netanya et le square Yitzhak-rabin. »

Le soutien de la Ville salué par l’ambassadeu­r

Vient le tour de l’ambassadeu­r d’israël en France, Joshua Zarka : « Shimon Peres aspirait à une paix ambitieuse. Pour l’instant, le monde n’y est pas encore prêt. Le 7 octobre a bouleversé le monde. En France, la haine des Juifs a fait son oeuvre sous le masque de la haine d’israël. Malgré cette haine, nos soutiens sont nombreux, celui de la Ville de Nice en tête. Son geste, d’inscrire dans son patrimoine l’un des plus grands visages de notre patrimoine, est un signe. »

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(Photo Cyril Dodergny) Une partie du jardin Albert-1er porte désormais le nom de Shimon Peres.

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