Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Tourrette-levens : des ados s’essaient au slam
Hier matin, des élèves du collège René-cassin, à Tourrette-levens se sont initiés au slam avec la venue de l’artiste Eurêka. Une approche des cours « originale » qui a séduit les élèves.
Comment rendre la littérature accessible aux ados ? L’artiste Eurêka était invité au collège René-cassin de Tourrette-levens, hier matin, pour un atelier découverte du slam, auprès d’une classe de4e.
« Les adolescents ont toujours le sentiment que la littérature est figée, que les auteurs qu’ils étudient sont morts, justifie la professeure de français, Sylvie Beltra. Alors que la littérature est vivante, le langage sert à créer et réfléchir. » L’artiste Eurêka, Olivier Tonnelier de son vrai nom, ancien journaliste, vit désormais du slam, qui consiste à déclamer de la poésie. Lui le fait sur de la musique avec ce qu’il revendique comme une spécialité : une chute surprenante à la fin de la (petite) histoire.
À côté de ses concerts, l’artiste lyonnais – qui prône « des textes positifs et universels » – est devenu éligible au pass culture, ce qui permet aux établissements scolaires de l’inviter. « Ces ateliers font découvrir le slam, les ados connaissent beaucoup plus le rap, détaille Eurêka. Et c’est pour les réconcilier avec la poésie, la structure des rimes et du rythme. Ce sont parfois les élèves les moins scolaires qui s’investissent le plus. »
« On ne s’ennuie pas et on apprend quand même »
Pendant une heure et demie, l’auteur s’est attelé à initier la petite trentaine d’élève à la discipline. Différentes rimes, composition, construction… Toujours en faisant appel à eux. Résultat, un texte déclamé en commun sur le thème de la ville : « Me voici à Milan, et juste en arrivant, je découvre un décor étrange et fascinant, en bas des bâtiments, je marche facilement, j’aperçois quelques fois, un groupe de trafiquants, la ville n’est pas si grande, mais parfois fatigante, l’anxiété et la peur apparaissent facilement, cet endroit a mille ans, mais il est palpitant, et on y vit des histoires palpitantes. »
Luna et Mathilde ont apprécié l’exercice : « C’est un peu original comme intervenant. Sa présentation est bien, on a pu voir que ce n’est pas si rapide de faire sa musique : c’est compliqué, c’est long. » Et ce n’est pas comme les cours traditionnels : «Onne s’ennuie pas et on apprend quand même. Ça change de quand on fait un cours, où on se fait… Enfin, on s’ennuie ».